Le 2 janvier 2002 était adoptée une loi visant à affirmer l'action sociale, qui visait à affirmer les droits des usagers des services et établissements médicosociaux. Les maîtres mots, réaffirmés depuis lors dans nombre de textes, en sont : parcours, projet, prise en charge globale, autonomie. Quel bilan en tirer aujourd'hui ?
S'il n'a pas été dressé officiellement, il nous semble pouvoir dire qu'il est mitigé. Dans nombre de cas, la proclamation de ces droits a été une réelle avancée pour les usagers et a permis aux professionnels et aux institutions de modifier leurs pratiques vers une plus grande bienveillance.
Pour autant cette loi n'a pas été sans produire son lot d'effets pervers, jusqu'alors peu analysés. Certainement parce qu'il ne viendrait à l'idée de personne de critiquer une loi reconnaissant des droits aux bénéficiaires de l'action sociale. Ce qui prenait la forme de droits est devenu parfois de l'obligation. L'autonomie n'est plus un droit mais une injonction. La contractualisation est passée d'une possibilité à une condition de l'ouverture d'aides. Le projet n'est plus une perspective mais un chemin tracé dont il ne faudrait dévier.
Pour aborder ce bilan et ces évolutions sourdes, cet ouvrage mêle des billets émanant de professionnels de terrain, confrontés aux réalités quotidiennes, et de chercheurs ou grands témoins. Son pari est de proclamer des droits nouveaux des usagers. Avec un challenge : le faire sur le ton de la provocation. Nous nous proposons de déconstruire la « novlangue » du travail social, ces mots creux répétés de notes de service en circulaires, de contrats individualisés en projets de service, pour interroger leur sens.
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