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Recours devant le Conseil d'Etat contre la circulaire relative à la transmission d'informations nominatives par le 115-SIAO à l'OFII


L'ANAS et 29 autres associations ont déposé un recours devant le Conseil d'Etat afin d'obtenir en référé la suspension puis l'annulation de la circulaire du 4 juillet 2019 relative à la transmission d'informations individuelles et nominatives à l'OFII des personnes demandant l'asile et des personnes réfugiées hébergées dans les centres d'hébergement d'urgence.



La Fédération des Acteurs de la Solidarité publie ce jour un communiqué explicitant les raisons du recours et les inquiétudes que génèrent cette circulaire pour les personnes hébergées comme pour les acteurs intervenants auprès d'eux.

C'est une remise en cause du principe fondamental de l'accueil inconditionnel dans l'hébergement.

Le texte prévoit également la collecte de données individuelles et personnelles en omettant  notamment les nouveaux règlements relatifs à la protection des données.

Cette circulaire et son application viendrait fragiliser le parcours des personnes allant même jusqu'à les faire refuser l'accueil et l'hébergement au profit de la rue.





"Communiqué de presse Paris, le 10 septembre 2019

Recours devant le Conseil d’État contre la circulaire relative à la transmission d’informations nominatives par les 115-SIAO à l’OFII.
30 associations de solidarité ont déposé, ce lundi 9 septembre par l’intermédiaire de Maître Patrice Spinosi, un recours devant le Conseil d’État afin d’obtenir en référé la suspension de la circulaire du 4 juillet 2019 relative à la transmission d’informations individuelles et nominatives à l’Office français de l'immigration et de l'intégration (OFII) des demandeur·se·s d’asile et des personnes réfugiées présentes dans les centres d’hébergement d’urgence, puis son annulation.

La remise en cause du principe d’inconditionnalité de l’accueil dans l’hébergement
1 - En exigeant des 115-SIAO la transmission de fichier nominatif à l’OFII - c’est-à-dire au ministère de l’intérieur - comportant la nationalité des personnes sans domicile fixe, leur statut administratif et leur adresse, la circulaire remet en cause le principe d’accueil inconditionnel dans l’hébergement d’urgence de toute personne en situation de détresse, principe inscrit dans le code de l’action sociale et des familles. Elle crée ainsi une discrimination à l’encontre des étrangers dans l’hébergement.
2 - En imposant aux 115-SIAO le recensement des personnes étrangères dans l’hébergement, la circulaire crée une mission de contrôle par les associations des personnes hébergées non prévues par la loi et contraire à la vocation des associations. Ces contrôles, aboutissant au fichage par le ministère de l’intérieur des demandeur·se·s d’asile et des personnes réfugiées dans l’hébergement auront aussi pour conséquence l’augmentation du non-recours à l’hébergement des personnes à la rue par crainte de mesures coercitives prises à leur encontre. Elle aboutira à augmenter le nombre de personnes migrantes et exilées à la rue ou vivant dans des campements indignes.

Une atteinte grave à la protection des données personnelles et individuelles des personnes sans domicile fixe hébergées
3 - En demandant aux 115-SIAO de créer un fichier des demandeur·se·s d’asile et des personnes réfugiées hébergées, voire des personnes déboutées de l’asile, transmis mensuellement à l’OFII, la circulaire méconnaît les règles de protection des données personnelles inscrites dans la loi informatique et libertés de 1978, renforcées récemment par le règlement européen général sur la protection des données (RGPD):
- Absence du recueil du consentement des personnes hébergées à figurer dans ce fichier et transmission au ministère de l’intérieur sans l’accord des personnes ;
- Absence d’information des personnes sur les finalités de ce fichier et l’utilisation qui sera faite de leurs données personnelles ; - Fichage des personnes en fonction de leur nationalité, ce qui est contraire aux préconisations de la CNIL ;
- Absence de règles quant aux personnes habilitées à accéder à ces informations personnelles qui peuvent être particulièrement sensibles (santé des personnes) et qui sont protégées par le secret professionnel du travail social ;
- Absence d’encadrement de l’archivage de ces données (pas de durée limitative de conservation des données personnelles). Parallèlement à ce recours contentieux, les associations requérantes demandent au Gouvernement d’engager rapidement une concertation avec les acteurs qui hébergent et accompagnent les personnes sans domicile fixe."

Liste des 30 associations requérantes


Fédération des acteurs de la solidarité
La Cimade
Fédération Nationale des Samu Sociaux
Emmaüs France
Emmaüs Solidarité
Fondation Abbé Pierre
Fondation de l’Armée du Salut
Le Secours Catholique
Médecins du Monde
Association Les Petits Frères des Pauvres
Habitat et Insertion
Association des Cités du Secours Catholique
Association DALO
Association Nationale des Assistants de Service Social
Association Le Refuge
Ardhis
Aurore
Avocat.e.s pour la défense des étranger.e.s
Le Centre d'Action Sociale Protestant (CASP)
Collectif Les Morts de la Rue
Association Dignité
Dom’Asile
FASTI
Fédération Droit au Logement
Fédération Santé Habitat
Groupe d'Information et de Soutien des Immigré.e.s
Interlogement 93
Ligue des Droits de l’Homme
Fédération Addiction

Mardi 10 Septembre 2019




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