L’urgence a pris une place prépondérante dans les secteurs psycho-médico-sociaux. D’où vient-elle ? Comment les professionnels adaptent-ils leur méthodologie, voire leur cadre d’intervention, à ces situations qui réclament réactivité et souplesse tout en étant souvent très chargées en émotions ? Avec quelles contraintes et quels freins ? Quels enjeux, enfin, soulève-t-elle en matière de politiques sociales ?
Editorial:
Editorial:
Issue au départ du monde médical, la notion d’urgence est aujourd’hui omniprésente dans tous les domaines de la société. Ainsi, les dispositifs d’urgence se sont multipliés dans les secteurs de l’intervention sociale et la succession des crises (économique, sociale, migratoire, sanitaire, climatique, etc.) qui impactent et fragilisent notre monde, contribuent encore à renforcer cette tendance.
Comme l’illustre ce dossier, les situations rencontrées peuvent être très variées, tant en ce qui concerne les publics que les problématiques et les besoins auxquels les professionnels doivent répondre sans attendre : se nourrir, se chauffer, se loger, être écouté, apaisé, guidé, mis en sécurité, et puis pouvoir se poser, sortir de la spirale, dépasser le trauma, la crise, voir à nouveau des possibles...
Pour accueillir et répondre à ces moments de détresse aigüe, les intervenants doivent faire preuve de beaucoup de réactivité et de disponibilité (systèmes de garde, travail de nuit, etc.) mais aussi de souplesse et de capacités d’adaptation pour parvenir, en un laps de temps très court, à prendre soin des personnes et à amorcer avec elles un premier lien de confiance.
Dans plusieurs secteurs, le manque de solutions à disposition oblige aussi parfois les professionnels à être créatifs, stratégiques, à faire le deuil de leur idéal, à bricoler des alternatives, à composer avec du provisoire. Cependant, tous partagent ce sentiment d’être utiles, d’être là au bon moment ou juste à temps avant que cela ne bascule dans le pire, la tragédie, la dégringolade. Ils aident à fermer une porte et à en ouvrir une autre davantage porteuse d’accalmie, de promesse, de changement. Ils sont une charnière. Une grande partie de leur travail consiste à orienter, passer le relais, remettre dans les circuits d’aide traditionnels.
Mais ces acteurs de l’urgence sont aussi souvent les témoins des effets des inégalités, du délitement de la cohésion sociale, du mal-être social, sociétal qui gagne du terrain, mais aussi des défaillances des institutions et de ce qu’il y aurait à améliorer dans les systèmes de prise en charge.
Colette Leclercq, Romain Lecomte, Justine Aerts
Toutes les informations à retrouver ici
Comme l’illustre ce dossier, les situations rencontrées peuvent être très variées, tant en ce qui concerne les publics que les problématiques et les besoins auxquels les professionnels doivent répondre sans attendre : se nourrir, se chauffer, se loger, être écouté, apaisé, guidé, mis en sécurité, et puis pouvoir se poser, sortir de la spirale, dépasser le trauma, la crise, voir à nouveau des possibles...
Pour accueillir et répondre à ces moments de détresse aigüe, les intervenants doivent faire preuve de beaucoup de réactivité et de disponibilité (systèmes de garde, travail de nuit, etc.) mais aussi de souplesse et de capacités d’adaptation pour parvenir, en un laps de temps très court, à prendre soin des personnes et à amorcer avec elles un premier lien de confiance.
Dans plusieurs secteurs, le manque de solutions à disposition oblige aussi parfois les professionnels à être créatifs, stratégiques, à faire le deuil de leur idéal, à bricoler des alternatives, à composer avec du provisoire. Cependant, tous partagent ce sentiment d’être utiles, d’être là au bon moment ou juste à temps avant que cela ne bascule dans le pire, la tragédie, la dégringolade. Ils aident à fermer une porte et à en ouvrir une autre davantage porteuse d’accalmie, de promesse, de changement. Ils sont une charnière. Une grande partie de leur travail consiste à orienter, passer le relais, remettre dans les circuits d’aide traditionnels.
Mais ces acteurs de l’urgence sont aussi souvent les témoins des effets des inégalités, du délitement de la cohésion sociale, du mal-être social, sociétal qui gagne du terrain, mais aussi des défaillances des institutions et de ce qu’il y aurait à améliorer dans les systèmes de prise en charge.
Colette Leclercq, Romain Lecomte, Justine Aerts
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