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Hommage à Christine Garcette
La hausse de la durée de cotisation pour pouvoir bénéficier d’une retraite complète, ainsi que l’augmentation des cotisations salariales, pourraient entraîner une perte de revenus des retraites pouvant dépasser 20%*. La planification par le gouvernement Raffarin d’un allongement supplémentaire (pour le public et le privé) en 2008, ainsi que l’introduction de systèmes d’épargne salariale représente une forte régression sociale pour les salariés, mais aussi pour les plus démunis.
En effet le projet du Ministre des affaires sociales ne ferait qu’accentuer les inégalités dont nous sommes témoins tous les jours et la précarité déjà réelle de nombre de personnes âgées.
De plus ce risque d’anéantissement , à terme, d’un système de répartition incluant l’idée de solidarité entraînerait une paupérisation plus grande pour les populations déjà en difficulté sur bien des points et irait à l’encontre du progrès social espéré par tous.
Cette réforme est présentée comme une mesure "de bon sens" inévitable alors que d'autres modes de financement des retraites peuvent être envisagés. Il s'agit d'un choix de redistribution des richesses produites qui va peser sur des populations déjà fragilisées par leurs formes d'emploi : les femmes (dont les retraites sont dès maintenant inférieures de 42%, en moyenne, à celles des hommes), les travailleurs précaires (temps partiels, CDD...), les actifs de 55-59 ans (dont le taux d'activité est l'un des plus faibles d'Europe : 60% pour les hommes, 49% pour les femmes).
L'omission d'autres choix envisageables dans le débat sur les retraites ne permet pas un positionnement objectivé sur l'ensemble des enjeux et conséquences contenus dans cette orientation politique.
De la même manière, pour les professionnels du service social que nous sommes, que cela soit dans les services publics ou les associations privées, cette réforme ne pourrait aller dans le sens d’un exercice professionnel de qualité. L’allongement de la durée de cotisation ne ferait qu’amplifier les phénomènes d’usure professionnelle vécue par de nombreux travailleurs sociaux.
Nous souhaitons, pour finir, attirer l'attention sur les réformes en cours ou en projet concernant le travail social : masquées par les débats et mobilisations autour des retraites, elles sont adoptées ou travaillées sans concertation avec le terrain et mettent à mal à la fois nos possibilités d'actions dans l'ensemble de nos champs professionnels et nos pratiques professionnelles.
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* Martine Bulard, le Monde Diplomatique
Découvrir le site de l'ANAS Languedoc Roussillon
En effet le projet du Ministre des affaires sociales ne ferait qu’accentuer les inégalités dont nous sommes témoins tous les jours et la précarité déjà réelle de nombre de personnes âgées.
De plus ce risque d’anéantissement , à terme, d’un système de répartition incluant l’idée de solidarité entraînerait une paupérisation plus grande pour les populations déjà en difficulté sur bien des points et irait à l’encontre du progrès social espéré par tous.
Cette réforme est présentée comme une mesure "de bon sens" inévitable alors que d'autres modes de financement des retraites peuvent être envisagés. Il s'agit d'un choix de redistribution des richesses produites qui va peser sur des populations déjà fragilisées par leurs formes d'emploi : les femmes (dont les retraites sont dès maintenant inférieures de 42%, en moyenne, à celles des hommes), les travailleurs précaires (temps partiels, CDD...), les actifs de 55-59 ans (dont le taux d'activité est l'un des plus faibles d'Europe : 60% pour les hommes, 49% pour les femmes).
L'omission d'autres choix envisageables dans le débat sur les retraites ne permet pas un positionnement objectivé sur l'ensemble des enjeux et conséquences contenus dans cette orientation politique.
De la même manière, pour les professionnels du service social que nous sommes, que cela soit dans les services publics ou les associations privées, cette réforme ne pourrait aller dans le sens d’un exercice professionnel de qualité. L’allongement de la durée de cotisation ne ferait qu’amplifier les phénomènes d’usure professionnelle vécue par de nombreux travailleurs sociaux.
Nous souhaitons, pour finir, attirer l'attention sur les réformes en cours ou en projet concernant le travail social : masquées par les débats et mobilisations autour des retraites, elles sont adoptées ou travaillées sans concertation avec le terrain et mettent à mal à la fois nos possibilités d'actions dans l'ensemble de nos champs professionnels et nos pratiques professionnelles.
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* Martine Bulard, le Monde Diplomatique
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