Association nationale des assistants de service social

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Feuillets de l'Association Nationale des Assistantes Sociales Diplômées d'Etat - Juin 1949





Texte intégral du numéro (d'après la source gallica.bnf.fr / CEDIAS)

FEUILLETS DE l'Association Nationale des Assistantes Sociales 
3. RUE DE STOCKHOLM - PARIS (8e)


 

 
DANS ce bulletin, nous avons voulu exposer quelques exemples des efforts fournis par l'Association pour la défense de notre fonction.

- Mais grâce à qui l'Association a-t-elle pu ainsi agir ? Grâce à toutes, à tous les membres qui ont foi en notre mission.

« Quels sont les pouvoirs de notre Association ? » L'avons-nous entendue cette phrase ! Vous trouverez dans ce bulletin un extrait de la Revue Administrative qui vous en dira long sur ce que peut être un groupement « loi 1901 » !.

Nombreuses sont celles qui croient qu'au sein de notre Association nous pouvons et devons défendre J'intégrité de notre profession, intégrité sans laquelle nous n'aurions plus le droit de solliciter la confiance de ceux qui s'adressent à nous ou qui « doivent nous subir » en vertu d'un mandat qui nous a été confié à leur égard.

Ces interventions nous avons pu les faire grâce aux collègues qui nous ont signalé leurs difficultés et qui nous ont fait confiance pour les aider.

Il est bien évident qu'il n'est pas toujours possible d'intervenir. Il s'agit de créer une jurisprudence, des précédents, et pour cela il faut être prudentes, n'avancer que sur les seuls terrains où l'on est absolument sûre de son droit, où l'on est certaine qu'il s'agit de défendre des principes intangibles.

Toutes les responsables de l'Association sont conscientes (et votre Présidente en tête) de ne pas faire tout ce qui est à faire, mais vous savez que toutes nous faisons tout ce que nous pouvons.

Préparons ensemble le Congrès de Lille. Attachez-vous à étudier le questionnaire individuellement et en équipe (voir en dernière page du feuillet).

Apportez-nous vos expériences en matière d'organisation des services, vos suggestions pour faire avancer la délicate mais importante question du Statut professionnel. Et déjà, réservez sur votre calepin les dates des 11, 12, 13 novembre.
Lille doit être une étape dans la vie de notre Association, des décisions importantes peuvent y être prises suivant la qualité de nos travaux.

* * *

Vous savez que nos statuts limitent les mandats des responsables à cinq ans d'exercice continu.

L'Association a bientôt cinq ans, de nombreux mandats seront finis, mais la relève est prête.

Le Bureau National, élu en novembre dernier, ne compte plus que 7 membres sur 17 du premier bureau de 1944; la doctrine s'est précisée/les méthodes de travail aussi, mais si vous saviez comme l'esprit et l'amitié sont les mêmes !

Que celles qui ont des mandats prêts à expirer pensent qu'il va leur falloir passer les responsabilités à d'autres; que toutes acceptent les responsabilités qui risquent de leur échoir.

Certains prétendent que c'est folie, personnellement je suis certaine que c'est sagesse car depuis toujours les Assistantes sociales savent qu'elles n'ont pas à défendre leur mandat (que ce soit au sein de l'Association ou au sein de la société), mais qu'elles doivent défendre l'intégrité de leur mission : un service (au sein de l'Association comme au sein de la société), sans quoi le service social ne serait plus qu'une étiquette sur une technique de plus destinée à embrigader les individus et les familles.

R. LIBERMANN.
 



Extrait de la Revue Administrative (janvier - février 1949) « L'ASSOCIATION DES ADMINISTRATEURS CIVILS DU MINISTÈRE DU TRAVAIL »

Déjà, au Ministère de l'Industrie et du Commerce, plusieurs Administrateurs avaient fondé, avec le concours de collègues de quelques centrales, une Association Générale des Administrateurs civils. Au Ministère du Travail, cette création eut un retentissement sensible. Pourquoi ne pas fonder aussi un groupement qui, réunissant les Administrateurs au-dessus de toute considération de tendance, politique ou syndicale, aurait pour tâche, d'abord d'unir les Administrateurs entre eux, ensuite de défendre leurs prérogatives propres, soit auprès des Directions techniques, soit auprès de la Direction du personnel, soit enfin devant la Direction de la Fonction Publique.

L'idée, une fois lancée, rallia, contre toute attente, la très grande majorité des Administrateurs. Que n'avait on pas dit sur le manque d'enthousiasme des agents, sur leurs idées opposées, sur leur prudence aussi. En fait, un mois après sa création, et avant même que ses statuts eussent reçu la consécration officielle, l'Association des Administrateurs civils du Ministère du Travail groupait la majorité absolue des Administrateurs, dépassant de très loin tous les efforts de groupement précédemment tentés.

A l'heure actuelle, l'Association réunit 110 membres cotisants sur un effectif de 140 Administrateurs, en fonction au Ministère ou en service détaché. Elle possède ainsi, sous le seul aspect numérique, une représentativité qui n'est ni discutable ni discutée. Mais trait plus important encore : si l'on considère ce qu'il est traditionnel d'appeler les différentes « familles spirituelles », on doit relever que l'Association a réussi à former le cercle des familles. Dans quelles conditions ?

En invitant tous les Administrateurs à s'unir, quelle que fût leur appartenance politique ou syndicale, l'Association a pu appeler dans son sein aussi bien des militants de la C.F.T.C. que de la C.G.T. ou de la C.G.T.F.O. Elle a pu rallier aussi un grand nombre d'indépendants soucieux de leurs intérêts et de leurs responsabilités, mais qui ne désirent pas, pour des raisons qu'une libre démocratie doit respecter, prendre autrement position. Dans les réunions de bureau, les différentes tendances peuvent s'exprimer. On doit avouer tout de suite, pour les esprits curieux, que des divergences qui tiendraient aux appartenances particulières ne se sont jamais manifestées. Les Administrateurs ont été parfaitement en mesure d'adapter leurs discussions aux seuls problèmes professionnels, et de prendre des décisions unanimes.

A Bien sûr, en l'état actuel des textes, l'Association, constituée sous le régime de la loi du 1er juillet 1901, n'a pas, au sein des divers organismes prévus par le Statut de la Fonction publique, les pouvoirs qui sont reconnus aux groupements fondés par application de la loi du 21 mars 1884. Il n'est pas question pour elle de le regretter, puisqu'elle a volontairement créé son propre statut juridique en faisant appel à la loi de 1901.

Elle entend unir ses membres pour provoquer effectivement, d'une part, un climat d'entente entre Administrateurs de toutes catégories; d'autre part, un ensemble de mesures qui puissent contribuer à donner à tous les Administrateurs la dignité de leur emploi. Pour mener à bien cette double tâche, la forme juridique de l'Association est, pour l'heure, nécessaire et suffisante.

S'agit-il tout d'abord de rétablir entre Administrateurs cet esprit de solidarité, cette sympathie agissante qui n'auraient jamais dû disparaître entre agents penchés sur les mêmes travaux et vivant de la même existence. L'Association du Ministère du Travail, avec les moyens dont elle dispose, a diffusé parmi ses adhérents un bulletin d'information qui se révèle un précieux trait d'union : tout ce qui intéresse l'Administrateur, depuis les considérations générales sur son statut jusqu'au calcul de sa dernière tranche de reclassement, s'y trouve consigné. D'autre part, les dirigeants de l'Association se tiennent en permanence à la disposition de leurs collègues, soit pour des renseignements à fournir, soit pour des interventions à faire.

Enfin des manifestations amicales fournissent, de temps à autre, l'occasion de nouer de nouvelles sympathies : en décembre dernier, le banquet de l'Association, avec la participation effective de tous les directeurs de l'Administration centrale, réunit près de 80 convives, au cours d'une soirée qui reste pour chacun un excellent souvenir.

S'agit-il ensuite de collaborer à la défense des intérêts professionnels des Administrateurs ? En réalisant l'accord entre les différentes tendances qu'elle groupe, l'Association est en mesure de dégager ce qui correspond à l'intérêt véritable de l'Administrateur; elle n'a pas à tenir compte d'autres considérations. Elle peut donc intervenir auprès des autorités responsables, soit directement ou par l'intermédiaire de l'Association générale si l'accord étant acquis, il s'agit des seuls Administrateurs, soit indirectement, en informant tous les groupements intéressés. C'est ainsi qu'à plusieurs reprises, l'Association est intervenue, tant auprès de la direction du personnel qu'auprès de la Direction de la Fonction publique, pour demander que le projet de « statut des Administrateurs » qui doit bientôt paraîtra, tienne compte des données qui nous paraissent essentielles sur les conditions d'avancement des fonctionnaires, -les modalités de détachement, les mesures" prévues pour des intégrations exceptionnelles. L'Association eut encore son mot à dire lors de la discussion des pro jets intéressant l'organisation de certains services centraux ou extérieurs, les diverses dispositions d'un futur statut des agents supérieurs, la création d'un corps d'adjoints administratifs.

Toutes ces questions rejoignant les problèmes immédiats, prouvent qu'il n'est plus possible aux Administrateurs de se désintéresser de leur statut professionnel.

Il est de leur devoir d'indiquer aux Pouvoirs publics, avec la modération qui s'attache à l'exercice de leurs fonctions, les raisons de leurs inquiétudes ou les sources de leur mécontentement. Des preuves certaines de compréhension nous ont déjà été données par la plupart des autorités responsables : elles constituent un précieux encouragement.

A l'Association du Ministère du Travail, nous poursuivrons notre effort. avec la certitude de défendre une juste cause. Par là même, et avec l'appui de l'Association Générale, nous tenterons de contribuer, dans la mesure de nos moyens à la résurrection d'une Administration que l'on puisse à nouveau nous envier.

PIERRE DEMONDION, Docteur en droit, Président de l'Association des Administrateurs civils du Ministère du Travail.


Problèmes d'Organisation Professionnelle LA FONCTION DE L'ASSOCIATION - Commissions d'Etudes et Interventions

LE Bureau National et l'Equipe permanente ne peuvent assurer seuls l'étude des nombreuses questions qui leur sont soumises ou qui ont besoin d'être mises à l'ordre du jour suivant l'évolution des problèmes professionnels. Dans de nombreux cas également il doit faire appel aux Assistantes sociales particulièrement spécialisées pour étudier à fond une question. D'où la pratique de travailler par commissions.

Aucune intervention — à moins d'urgence — n'est jamais tentée sans qu'une équipe de spécialistes n'oit été amenée à donner son avis.

La Commission de Déontologie.

Elle se réunit régulièrement depuis six mois chaque semaine et a essayé dans la ligne des travaux qui avaient été faits pour la rédaction du «Secret professionnel des Assistantes sociales» de définir et préciser quelques principes et usages de la Profession d'Assistante sociale.

Il s'agit d'écrire ce que nous appellerons la tradition de notre profession à la lumière de ses fondements moraux et juridiques, de ses principes observés et respectés par l'ensemble du corps professionnel. Ces principes découlent clairement de la mission de l'Assistante sociale qui se situe aux confins de « l'individuel » et du « collectif », du « particulier » et du « général », dé la défense de l'homme et de la protection de la société.

Les premières conclusions seront soumises au prochain Comité national du 10 juillet. Un plan du travail a été adressé à chaque section départementale. Demandez-en communication et adressez-nous vos remarques.

C'est un travail de longue haleine pour lequel nous avons besoin de la collaboration de toutes.

Une première rédaction permettrait de mieux faire connaître les règles essentielles du Service social aux usagers et aux employeurs du Service social.

Cette mise au point aurait un second avantage, celui de donner les éléments d'un Code de déontologie à l'usage des Assistantes sociales.

La Commission du Travail de la région Ile-de-France. • Nous nous devons de féliciter très vivement ici les organisatrices des deux sessions de perfectionnement qui ont réuni respectivement les 28-29 mars, 85 Assistantes sociales de la région parisienne exerçant effectivement dans des Services d'entreprises ou des Services inter-entreprises et les 26-27-28-29 mai plus de 100 Assistantes du travail de province.

Le programme conçu après consultation des intéressés était organisé suivant un double centre d'intérêt : 1° Problèmes d'organisation intérieure des Services sociaux du travail traités par, des Assistantes conseillères du Travail.

Historique législatif sur les Services sociaux du Travail (le recueil des textes se trouve à l'Association et peut être adressé sur demande).

Difficultés professionnelles de l'Assistante sociale d'usine.

Etude d'un statut professionnel.

2° Documentation sur quelques grandes questions particulières aux Services sociaux d'entreprises traitées par des spécialistes : Les conventions collectives.

Les problèmes d'hygiène et de sécurité à l'usine.

Les jeunes dans l'entreprise. Vacances des jeunes.

La présence des femmes dans l'entreprise. Ce que nous enseignent les statistiques.

La Mutualité en France. Organisation de la mutuelle d'une grande entreprise : la régie Renault.

Des visites ont permis aux Assistantes parisiennes de se familiariser avec quelques expériences particulièrement intéressantes : * - L'école d'apprentissage de l'Electro-Mécanique du Bourget.

— Bloc médical - Ecole d'apprentissage - Service psychotechnique chez Panhard.

— L'usine à gaz de Gennevilliers - Le service médical du Dr Barthe.

L'Association des Assistantes sociales, organisme para-familial.

Par décision en date du 43 novembre 1948, le Conseil de l'Union nationale des Associations familiales a prononcé l'agrément de l'Association nationale des Assistantes sociales au titre de mouvement para-familial.

Le Conseil a, en effet, admis qu'indépendamment du caractère professionnel de l'Association, le souci marqué dans nos statuts touchant aux problèmes techniques du Service social français, militait en faveur d'une liaison et de contacts suivis entre l'Association et l'Union nationale des Associations familiales.

Quelques jours après le Congrès de Bordeaux nous pouvions donc faire droit à un vœu émis alors par la Commission des familiales, celui d'un travail d'information mutuelle entre usagers et Assistantes sociales, prometteur pour l'avenir de solutions plus constructives.

La question de l'information et du travail en équipe reste entière et grave pour de nombreux usagers de nos Services. Des efforts ont été faits dans certains départements. Il faut apporter cette recherche sur un plan beaucoup plus décentralisé : quartier, commune, c'est à vous toutes de démontrer que le lien organique créé entre les « familiaux » et nous est vivant et fécond.


Application de la loi du 8 avril 1946.

Notre participation à la Commission centrale créée à cet effet au Ministère de la Santé Publique et de la Population.

La Commission s'est réunie régulièrement afin d'examiner les recours gracieux introduits auprès du Ministre par les candidates qui s'estimaient lésées par la décision prise à leur égard. Un certain nombre de dossiers ont dû être ré-ouverts et des compléments d'enquête envisagés afin d'étudier les incidences que des pièces nouvelles pouvaient apporter dans l'étude des situations de chaque candidate au regard de la législation.

La loi du 8 avril 1946 ayant été rendue applicable à l'Algérie, la Commission a eu également à son ordre du jour l'examen des dossiers déposés par les candidates aux fins d'autorisation d'exercer.

Les rapporteurs et les membres de la Commission désignés au titre de l'Association ont eu à apporter dans ces études parfois délicates le même souci d'objectivité que dans les travaux de l'an dernier. Sachons prendre nos responsabilités et vous donner un compte rendu loyal de notre attitude. Nous travaillons pour une meilleure organisation professionnelle, sans la présomption d'assurer le « mandarinat » du diplôme d'Etat, par une obstruction systématique vis-à-vis d'éléments compétents, susceptibles de se perfectionner par une scolarité accélérée bien conduite. Notre seul critère — et c'est bien là l'excellence de notre position — est uniquement d'assurer la compétence et la culture professionnelle des Assistantes sociales. D'autre part, les textes en vigueur et leur interprétation admise par la Commission ont été les directives auxquelles nous devions nous soumettre en dehors de toute subjectivité.

Le devoir est maintenant pour nous de veiller attentivement au respect de la loi qui régit notre profession.

Nous avions jusqu'alors à examiner, dans le cadre de la loi mais avec la compréhension voulue, la situation particulière de celles qui demandaient une dérogation au nom des années de service écoulées. Les situations acquises étudiées avec équité, il nous reste donc à mettre fin aux exercices illégaux et à en prévenir la généralisation, sous réserve des dispositions qui seront prises ultérieurement, pour les auxiliaires à titre temporaire.

Vous trouverez de plus longues directives auprès de vos responsables départementales en ce qui concerne :

1° La qualification de l'exercice illégal; 2° Les moyens et les méthodes d'action proposés et mis au point par le Bureau national.

Nous vous rappelons que des Commissions départementales ont été réunies pour examiner les titres des candidates aux autorisations temporaires d'exercer (délai de dépôt des dossiers : 30 juin 1949). Des représentantes de l'Association siègent dans ces différentes Commissions. La situation des auxiliaires à titre temporaire non en cours de scolarité, fera l'objet des études prochaines de la Commission centrale.

Avez-vous, en ce qui concerne l'application de la loi du 8 avril 1946, pris la première disposition personnelle, qui consiste à faire enregistrer votre diplôme à la Préfecture (Direction Population) du lieu de votre résidence afin d'établir la liste des Assistantes sociales en exercice dans le département. Cette mesure ne vise pas à une autorisation d'exercer mais à une déclaration d'exercice (Refaire la déclaration en cas de changement de département ou de Service et se munir d'un certificat de l'employeur). *

Attribution du diplôme d'Etat de Puériculture par équivalence (décret du 13 août 1947).

Nous vous rappelons la législation du 13 août 1947 instituant un diplôme d'Etat de puériculture. Une ,circulaire d'application en date du 24 février 1949 est venue préciser les conditions d'obtention de ce diplôme par équivalence — pendant deux années à dater de la promulgation du décret — pour les sages-femmes, infirmières et assistantes sociales en fonction dans des Services de protection maternelle et infantile et justifiant d'au moins cinq années d'exercice au titre de « techniciennes ».

Les dossiers à adresser aux Directions départementales de la Santé devront comprendre : — Copie ou certificat du diplôme d'Etat d'infirmière, d'assistantes sociale ou de sage-femme; — Etat des services, accompagné des certificats administratifs et médicaux correspondants.

Nous avions depuis la promulgation du décret protesté auprès du Ministre de la Santé publique et de la Population. Nous ayons en suite de cette protestation été appelées à faire partie de la Commission d'enseignement de la Puériculture au Ministère de la Santé.

Une réunion s'est tenue le lundi 16 mai dernier au cours de laquelle nous avons soutenu la thèse que nous avions déjà exposée dans notre lettre de protestation, à savoir que les Assistantes n'ont pas à faire une demande de récupération pour exercer des fonctions de puéricultrices dans le cadre du Service social. A l'appui de cette position, nous avons exposé les points suivants :

— que la Protection maternelle et infantile est partie intégrante et la plus courante du Service social familial;

— que dans l'actuel régime des études les assistantes sont polyvalentes; — que le programme comporte une large partie d'ordre médico-social; — que prendre des mesures en sens inverse serait à rencontre de l'évolution du Service social en France.

et que par ailleurs cela aboutirait à un effritement de la fonction sociale elle-même; • - qu'enfin et surtout nous estimons qu'il y va de l'intérêt réel des familles puisque :

1) l'introduction d'une nouvelle travailleuse sociale ne serait pas sans compliquer étrangement le problème déjà fort complexe et délicat de la coordination ; 

2) en fait, les médecins reconnaissent que des causes d'ordre social sont constamment à l'origine de la mortalité et de là morbidité infantile (l'intervention d'une puéricultrice non pourvue d'une sérieuse formation sociale serait donc très fréquemment inopérante) ;

3) et enfin, l'adoption de mesures prises suivant l'hypothèse contraire aboutirait, sous couleur de perfectionnement, à faire table rase du passé pour échafauder un nouvel édifice qui est fort loin d'être en place, ce qui ne manquerait pas d'entraîner d'importantes perturbations.


Notre conclusion est que les professionnelles du Servie social ne nient pas qu'un problème se pose ou que des lacunes puissent exister, mais que la solution est, selon elles, dans un effort pour préparer do façon plus adaptée les futures travailleuses sociales à leurs tâches en ce domaine.

Pour l'avenir, nous estimons qu'il est fort possible de concilier l'intérêt qu'il y aurait à ce que certaines travailleuses- sociales fussent plus particulièrement qualifiées pour exercer dans les services de P.M.I. avec les intérêts bien compris de notre profession. Mais nous ne pouvons envisager que les professionnelles ayant passé un diplôme polyvalent se voient interdire par un décret postérieur à l'obtention de ce diplôme l'accès à telle ou telle branche du Service social, lesquelles se sont normalement préparées dans le cadre de leur formation générale.

Nous sommes décidées à défendre notre point de vue et nous avons en perspective différentes démarches dont nous tiendrons au courant les responsables départementales dans les prochaines circulaires.

Vous trouverez notre position plus amplement analysée dans le numéro du 1er juillet de la Revue les Informations sociales, dans une note rédigée par l'Association.

Soyons pratiques.

Ne traitez que d'un sujet par feuille de correspondance afin de pouvoir obtenir des renseignements auprès des personnes spécialisées à l'Association.

Ecrivez lisiblement vos noms et adresses sur le feuillet de correspondance et sur votre enveloppe.

Dans la mesure du possible, adressez-nous un timbre pour la réponse.

Avez-vous pensé à commander le compte rendu du Congrès de Bordeaux : « Service social et technique ». Ce livre doit être dans votre bibliothèque. Cet achat facilitera la trésorerie de l'Association, momentanément gênée par les frais d'impression.

N'oubliez pas de lire, de méditer les Etudes 1949 en fin du Feuillet. L'intérêt du Congrès de Lille réside tout entier dans la valeur de vos réponses.

Avez-vous pensé cette année à amener une adhérente à l'Association ?

S.O.S. - Cotisation 1949 ! Le budget du trimestre des vacances attend votre cotisation pour garder l'équilibre !

Les Assistantes du Travail et le décret du 9 novembre. 1946.

L'application des textes en la matière soulève un problème de principe analogue à celui qui vient d'être posé pour les puéricultrices. La fonction de conseillère du travail est-elle une fonction de Service social ?

Nous avons été amenées à revoir tous les textes traitant de l'organisation du Service social du Travail tel qu'il est défini aux termes du décret du 9 novembre 1946. Cette étude minutieuse nous a permis de dégager, sous des vocables différents, une permanence dans la fonction assignée par les textes au Service social du Travail. Cette conclusion nous amène à soutenir que la fonction de conseillère du Travail est bien une fonction de Service social et qu'elle est donc soumise au régime général institué par la loi du 8 avril 1946.

La mise au point de cette thèse nous a permis d'aider une collègue gravement lésée par l'application « stricto sensu » du texte du 9 novembre 1946. Un pourvoi en Conseil d'Etat a été déposé il y a plusieurs mois déjà. Nous attendons maintenant la décision des juges qui auront à statuer sur le fond — ce qui déterminera une évolution de cette importante question.

Là encore, il ne s'agit pas d'affirmer « l'omniscience » donnée par la préparation au diplôme d'Etat, mais surtout de poser le principe de l'unité de la fonction sociale dont nous pourrons ensuite demander et organiser de larges adaptations aux différents milieux de vie, sous la forme des spécialisations. Nous reprenons là la thèse développée au Congrès de Strasbourg (voir Service social et Culture humaine).

Intervention de l'Association en matière de Secret professionnel.

L'Association a eu à intervenir auprès de la Direction d'un important Service national dont les règles d'organisation ne garantissent pas le respect par les Assistantes du secret professionnel, notamment en matière de courrier à l'arrivée et au départ.

En effet, tout le courrier même nominatif doit être lu et enregistré par le chef du Service social ou son adjoint (tous deux non munis du diplôme d'Etat du Service social).

D'autre part, l'organisation du Service ne permet aucune indépendance technique à l'Assistante, qui doit en référer au même chef hiérarchique pour entreprendre des démarches extérieures et demander des concours aux différents organismes pour la solution d'un cas de Service social. Nous basant non seulement sur la loi du 8 avril 1946 mais aussi sur l'obligation générale de discrétion fondée sur le respect de la-personnalité des usagers du Service social, nous sommes décidées pour le cas où nous n'arriverions pas à un accord sur le plan amiable, à utiliser les pouvoirs que nous donne la législation en vigueur.

Intervention de l'Association en matière d'élections au Comité d'Entreprise d'un important Service social.

Nous avons été amenées à exposer tant au Conseil d'administration qu'aux Assistantes sociales faisant partie de l'établissement, le point de vue de l'Association en ce qui concerne le vote des Assistantes sociales au sein d'un collège technique propre qu'il nous paraissait souhaitable de voir constituer.Ce mode d'élection a l'avantage d'assurer une représentation exactement adéquate au nombre de techniciennes et de permettre sur le plan professionnel d'obtenir des représentantes qualifiées qui auront à intervenir suivant leurs vues et leur formation de techniciennes du Service social en ce qui concerne l'intérêt des Assistantes et l'organisation du Service.

Interventions diverses.

L'Association a eu plusieurs fois à donner son conseil dans le cas de témoignages en justice demandés à des Assistantes sociales. La règle générale est que les Assistantes sociales ne peuvent pas témoigner en justice dans les cas suivis par elles au titre professionnel.


Nous avons été amenées également à donner plusieurs fois des consultations dans des cas difficiles d'organisation de services (hiérarchie du Service social, rapports entre médecins et Assistantes).

Nous vous avons noté les interventions les plus intéressantes sans vous parler de la participation active de l'Association au Conseil de Perfectionnement des Ecoles de Service social (Mlle THRO est notre représentante à la section permanente).

Les Directions de la Population ont comme à l'habitude demandé la désignation de membres de l'Association pour constituer les commissions du jury d'examen pour le diplôme d'Etat. Corrections et interrogations sont riches d'enseignement et nous essayerons de tirer au maximum profit de ces contacts.

Nous savons que le texte sur la Fonction publique en ce qui concerne le statut-type des Assistantes départementales est toujours à l'étude entre les différents ministères intéressés auprès desquels nous avons entrepris des démarches. La région Ile-de-France organisant une Journée d'informations sur Cette question, nous vous adresserons un compte rendu dans le prochain Feuillet. après les vacances.

Parmi les travaux les plus importants de nos Commissions, signalons également les études faites sur les textes actuellement déposés au Parlement concernant la coordination des Services sociaux et les conclusions apportées en matière de réforme de l'enseignement du Service social après examen des différentes propositions de lois. Ces travaux — faits la plupart du temps à la veillée, et nous en remercions Vivement nos collègues — ont souvent regroupé des Assistantes de province.

Ils permettent de dégager l'opinion d'une majorité d'Assistantes et d'informer ainsi profondément les démarches, interventions ou représentations que l'Association est bien souvent amenée à entreprendre ès-qualité par l'intermédiaire des Assistantes élues et de l'équipe exécutive de Paris.

RÉUNIONS ET RENCONTRES - VIE LOCALE

Nous vous donnons quelques dates des réunions organisées depuis l'Assemblée générale de Bordeaux, réunions auxquelles les membres parisiens du Bureau national ont participé : Saint-Etienne - 28 décembre 1948. La Roche-sur-Yon. — 21 janvier 1949. A noter la participation de 34 adhérentes sur les 38 que compte l'Association dans ce département qui a d'autre part 40 Assistantes sociales diplômées ou autorisées.

Lille. - Journées d'Etudes et d'Information. 4-5-6 avril 1949. Organisées pour un perfectionnement en matière de Service social rural. 250 participantes.

Quimper. - 24 avril.

Grenoble. - 21 mai. Réunion régionale groupant 200 Assistantes avec un programme particulièrement intéressant.

Problèmes posés par le malade. Dr de ROUGEMONT.

Les conventions collectives. M. BARTOLI.

Visite des maisons d'enfants de Villars-de-Lans.

Manche. — Réunion au Mont-Saint-Michel. 29 mai.
A regroupé un très grand nombre d'Assistantes du département.

Angers. - 11-12 juin. Réunion régionale.

Amiens. - 11-12 juin. Informations sur le secret professionnel des Assistantes sociales.

Nîmes. — 26-27 juin. Réunion régionale.

Orléans. — 24-25-26 juin. Réunions régionales de perfectionnement.

Au programme : Les problèmes et les aspects pratiques de la coordination.

Eléments d'un statut professionnel.

Relation du voyage en Suède des Assistantes du Loiret.

Réalisations médico-sociales au Maroc.

Metz. — 25-26-27 juin. Réunion régionale.

Au programme : Les origines et l'évolution de la Médecine du Travail Les conventions collectives. *

Les Services sociaux du Travail.

Géographie économique des bassins industriels lorrains.

Visite d'aciéries et houillères da Sarre et Moselle.

Verdun. — 27 juin. Réunion départementale d'information.

Reims. — 3 juillet. Réunion régionale.

Le Bureau National de l'Association se réunit régulièrement chaque mois. Il a eu ses journées de travail organisées les 18 décembre 1948, 22 janvier 1949, 26 février 1949, 2 avril 1949, 7 mai 1949, 11 juin 1949.

Le Comité National s'est réuni le 26 février 1949, réunion élargie aux responsables départementales de l'Association pour une partie de la séance de travail pour une information des sections locales.

La prochaine réunion du Comité national est fixée aux, 9-10 juillet, à Paris.

Nous ne savons pas toujours au Secrétariat central les initiatives intéressantes prises par les sections départementales. Nous comprenons parfaitement bien les autonomies locales nécessaires, mais nous aimerions bénéficier des expériences heureuses. Aussi, nous demandons aux départements et aux régions de bien vouloir écrire le prochain Feuillet, en relatant leurs succès, leurs mises au point, leurs espoirs, leurs difficultés. Les colonnes de notre modeste Feuillet vous sont ouvertes. Prière de nous adresser vos articles d'ici le 15 septembre.

Nous versons au dossier le compte rendu de l'activité de Grenoble au cours de ces six derniers mois.

Nous savons bien que beaucoup d'autres sections départementales travaillent intensément. A vous de prendre la plume : Colmar, Montauban, Toulon, Orléans, etc.


Fêtons nos Anciennes.
Notre Secrétaire générale a eu la joie d'aller porter notre témoignage d'affection à Mlle SERODOT, en Mayenne, à l'occasion de ses noces d'or de Service social le 12 juin dernier.

Mme DE GOURLET a tenu à s'associer à cette heureuse journée en nous demandant de lire pour elle à la réunion les lignes suivantes : -

« Cinquante ans de Service social ».

Lorsque, à Neuilly, il y a cinquante ans, nous échangions pour la première fois sous des arbres de fleurs, nos désirs de « servir », nous doutions-nous, très chère amie, que la carrière serait aussi pleine et aussi variée qu'elle le fut ?

Nos longues routes se sont toujours entrelacées et souvent confondues dans le lumineux sillage de Mme, LE FER DE LA MOTTE. Mes fonctions m'ont maintenue plutôt dans les services d'état-major et dans le domaine du « planning », tandis que vous meniez l'action directe en étroit contact avec la vie, depuis la « Maison sociale » et les rues sombres de Ménilmontant jusqu'à la « voie sacrée » de Verdun où vous envoyait le secrétariat français des « Villages libérés ».

Ensuite vous avez, dans la cité naissante d'Orgemont, organisé la vie des jeunes foyers, puis, dans votre Bretagne natale, où votre jeunesse s'était associée à celle des ouvrières que vous ralliez au cri de « Vive Labeurs, vous êtes devenue dans votre cher Ker Bugalé, la « Mère Grand » de plusieurs générations, rendues par vous à la santé et à la vie.

Aujourd'hui encore, sous le signe de Sainte Catherine, vous accueillez bien des êtres qui ont besoin de repos et d'appui.

Ce demi-siècle a été riche de générosité et fécond en bonheur répandu; combien je serais heureuse de m'associer aujourd'hui à ceux qui vous fêtent. Mais vous savez que mon cœur et ma vieille camaraderie sont tout proches de vous.

A. DE GOURLET.

Nous disons ici à Mme SERODOT toute notre admiration. Puissions-nous suivre son exemple. et avoir de nombreuses cinquantenaires à inscrire aux annales du Service social.

Participez-vous à la rédaction des « Informations Sociales » Nous vous disions dans notre précédent bulletin notre grande satisfaction de collaborer étroitement à la Revue « Les Informations Sociales ». Nous tenons à votre disposition des bulletins d'abonnement à tarif réduit (450 francs pour six mois).

Mais vous n'avez fait qu'une partie de la tâche encore en souscrivant un abonnement. Il faut que vous nous aidiez à rechercher dans la France entière, ou à l'étranger les expériences qui nous informeront largement de la vie du Service social.

En effet, le Comité de rédaction de la Revue se propose de publier de larges comptes rendus de réalisations sociales intéressantes.

Nous insistons auprès de vous toutes pour vous prier de bien vouloir nous faire connaître les initiatives de votre région, notamment dans les domaines suivants : Résidences - Centres sociaux - Enseignement ménager - Aides familiales - Services collectifs ménagers Organismes de P.M.I. - Organismes de vacances - Loisirs des femmes - Evolution du Service social - Adaptations intéressantes.

Nous ne demandons pas des rapports longs et bien composés, mais des articles d'information «pris sur le vif ».

Nous ne voulons pas d'information à sens unique, mais un vaste échange d'idées et d'expériences.

Le Secrétariat sera fermé du Ier au 31 Août

Modifications à la liste des Responsables (Voir la liste principale dans le feuillet n° 5)
Comité National Mlle LAVOINE. — Nouvelle adresse : 183, rue du Faubourg-Saint-Denis, Paris (10*).
Mlle TURPIN, de Nancy, est remplacée par Mlle COLLOT, rue de l'Abbé-Gridel, à Nancy.
Comité Régional de Lyon Haute-Savoie : Présidente : Mlle LEYGUE, 3, rue de l'Industrie, à Annecy.
Ardèche : S'adresser à Mlle ESCOMEL, chez Mme veuve Magnard, rue G.-Couderc, à Aubenas.
Drôme : P.D. : Mlle CHIRON, Dispensaire d'hygiène sociale, à Crest.
Comité Régional de Montpellier Pyrénées-Orientales : P.D: : Mlle FABRE, 19, rue Llucia, Perpignan.
Comité Régional de Nancy P.R. : Mlle COLLOT, rue de l'Abbé-Gridel, à Nancy.
Meurthe-et-Moselle : P.D. : Mlle MARCHAL, 2, rue Saint-Louis, Longwy.
Haute-Marne : P.D. : Mlle PEIFFER, 23, rue Maregchal, Chaumont.
Comité Régional de Rouen Manche: P.D. : Mlle LAB, 2, rue de l'Aimé, Cherbourg.
Comité Régional de Toulouse Tarn : P.D. : Mlle BIROUSTE, Houillères du Bassin d'Aquitaine, Carmaux.
Comité du Maroc Maroc : Resp. : Mme HUMBERT, 4, avenue des Touarga, Rabat.
N. B. — Ces indications nous sont parvenues depuis la parution du dernier Feuillet.


Les Cours de Perfectionnement

UNE série de conférences a été organisée cet hiver par le Comité Hors-Région, portant sur l'évolution des mouvements familiaux et des mouvements syndicaux.

Des représentants des différentes confédérations syndicales et des groupements familiaux sont venus tour à tour exposer l'histoire de leur mouvement, le programme d'action et les principales réalisations de leur groupe.

La conférence inaugurale a été faite par M. Charles BLONDEL, conseiller d'Etat, le 29 novembre 1948. Nous avons pensé vous intéresser en imprimant pour vous les notes prises au cours de cette première réunion.

L'HISTOIRE DU MOUVEMENT OUVRIER Conférence de M. Charles BLONDEL (29 novembre 1948)

Avant d'étudier les mouvements syndicaux et familiaux, il est nécessaire d'en avoir une vue d'ensemble; il faut les replacer dans les conjonctures qui ont vu leur développement. Il faut un fil conducteur pour pouvoir comprendre ce qui sera dit ultérieurement de chacun de ces Mouvements.

Je veux vous donner une synthèse de ces Mouvements, car ces problèmes accrochent l'opinion publique, ils sont importants car nous sommes entrés dans une ère de collectivisme et de groupe.

On assiste à des groupements d'intérêts (groupements syndicaux), de milieux (classes moyennes), au renforcement des groupes d'opinion (partis politiques). On voit les communautés naturelles se grouper également. Le phénomène pose de très gros problèmes.

Nous sommes aux antipodes de 1789, car pour les hommes de cette époque, il s'agissait de détruire des groupements, des Ordres. Deux d'entre eux étaient devenus des Ordres privilégiés ne payant pas d'impôts.

Nous sommes en situation inverse, en situation féodale. Il se constitue, comme au Moyen Age, une nouvelle féodalité, de nouveaux Ordres dans la Nation.

On peut se demander si cela ne nous conduit pas à des réformes très graves, à de véritables révolutions.

On pourrait également parler de dissolution de l'homme au sein de la masse, de la personne dans le groupe.

On assiste à une nouvelle féodalité puisqu'au sein de la Nation il se constitue des espèces de puissances qui mettent en péril la notion de l'Etat parce qu'elles sont puissantes, non seulement en fait, mais en droit. Il se crée des ordres nouveaux qui ont un pouvoir juridictionnel, tel sous Vichy, les Comités d'Organisation Professionnels, organismes privés qui avaient une mission et des pouvoirs d'Etat. On assiste à un démembrement de la puissance étatique, à la fin d'un certain nombre de libertés acquises.

Le Mouvement Ouvrier n'est pas simplement la réaction de gens qui souffrent, ou seulement un Mouvement de défense d'intérêts matériels. Il est beaucoup plus que cela. Il intéresse toute la vie de la Nation.

Nous allons parcourir quelques étapes de ce Mouvement Ouvrier. Nous verrons que dans tous les domaines ce Mouvement a apporté des modifications considérables.

Sur le plan social, il a modifié les rapports du travail entre employeurs et salariés.

Sur le plan économique, il a réussi à fixer le minimum vital, une hiérarchie des salaires, des conventions collectives.

Sur le plan juridique, le Mouvement Ouvrier est à l'origine de toute la législation du travail.

Sur le plan politique, il a été à l'origine de la conquête des libertés politiques par l'obtention, en 1848, du suffrage universel, puis de la liberté de la presse, de la liberté de réunion, et de la liberté d'association.

Sur le plan moral et religieux, le Mouvement Ouvrier a prétendu créer une morale et une religion nouvelle : la morale du travail, la mystique révolutionnaire. Il a effectué une révolution sur le plan moral, spirituel, intellectuel. Le prolétariat, dans son isolement, a cherché ses propres éléments de révolution.

Ce Mouvement Ouvrier est devenu puissant dans la Nation. Ce que disait Karl MARX du prolétaire — l'homme le plus « aliéné », le plus dépouillé — est vrai dans un certain sens, puisque sa situation même de dépendance lui a fait chercher une solution nouvelle dans la révolution. Le prolétariat a réintroduit dans un monde matérialisé, un homme nouveau.

Etudier le Mouvement Ouvrier, c'est étudier l'ensemble des mouvements qui se sont produits en France depuis 150 ans.

Le prolétariat appelle le Mouvement Ouvrier. Or, le prolétariat apparaît en France vers 1815-1820 au moment de la révolution industrielle et de l'immigration intérieure des campagnes vers les villes.

Ce prolétariat s'est trouvé rapidement dans une situation telle que le sort de l'esclave antique était doux en comparaison de ses conditions de vie. Il suffit pour connaître cette situation d'étudier l'enquête de VILLERMÉ et quelques autres documents semblables. Les ouvriers étaient physiologiquement délabrés, sans liberté réelle, sans vie de famille. Leurs enfants travaillaient à partir de l'âge de six ans. Ils étaient à tous points de vue tellement asservis qu'on pouvait se demander comment une conscience de classe pourrait même se constituer jamais.

Ce mouvement ouvrier est né d'un sentiment de solidarité. Les ouvriers victimes d'un risque étaient réduits à la mendicité puisqu'il n'existait ni législation sociale, ni législation du travail. Les premières organisations ouvrières sont nées de cette nécessité de l'entr'aide.

Ce sont les mutuelles, les « fraternelles » qui ont été les premières manifestations de la solidarité ouvrière.

Elles devinrent bientôt des organes de revendication, des « Sociétés de Résistance » car les Fraternelles secouraient les chômeurs, donc les grévistes, car la grève était la plus grande source du chômage. Elle fut à l'origine des mouvements de lutte des classes.

Il faut attendre 1848 pour que la classe ouvrière prenne conscience qu'il existait une lutte des classes.

Il a fallu les réactions patronales et les répressions gouvernementales pour que la classe ouvrière prenne conscience de la structure défectueuse de la société, tant , au point de vue administratif que législatif. (Il fallait pour voter, payer 300 francs d'impôts, donc être riche).

L'organisation sociale et économique a également engendré la lutte des classes.

C'est sous l'influence des idées socialistes avec SAINTSIMON, PROUD'HON, FOURRIER, que se manifesta le premier courant révolutionnaire qui devait marquer si fortement la Révolution de 1848, mais il n'existait pas encore de Mouvement Ouvrier, d'organisation ouvrière. Il faut attendre 1848, puis la Commune pour faire comprendre la nécessité de cette organisation ouvrière.

Dès 1840, cependant, apparaît le premier journal ouvrier, fondé par le Dr BUCHEZ, rédigé par des ouvriers, pour des ouvriers. En 1848, jaillit la première explosion révolutionnaire, la révolution économique et sociale, avec ses fameux slogans : « Droit au Travail » «Organisation du Travail» - « Coopératives de production ».

Le Mouvement Ouvrier prend le pouvoir pendant quelques mois, mais la révolution de 1848 se termina par une «« retombée » brutale, sanglante, tragique pour le Mouvement Ouvrier, pour le pays. Mais chaque effondrement laisse au Mouvement Ouvrier des acquisitions définitives tel le suffrage universel en 1848.Après 1848, nous assistons dans la classe ouvrière à l'éclosion de l'idée d'une organisation et c'est vers 1860 que l'on voit apparaître les premiers syndicats qui vont se substituer aux mutuelles.

C'est à cette époque que se fait sentir l'influence de Karl MARX, influence servie par l'expérience de 1848.

Les journées de 1848 en effet, ont donné à la classe., ouvrière l'impression que les autres classes ne voulaient pas la comprendre, et qu'elle devait se replier sur elle-même, « se débrouiller seule ». C'est de cette époque que date ce besoin d'autonomie de l'action ouvrière et sa méfiance à l'égard des partis politiques, son désir d'exclusion et son refus de toute compromission.

A cette époque se crée la Première Internationale.

Après la Deuxième République - entre 1848 et 1870 — le Mouvement Ouvrier progresse à pas de géant.

Survient la guerre de 1870, puis la Commune, expérience sanglante, mais différente de celle de 1848. La Commune fut une réaction du peuple de Paris, et non pas seulement de la Première Internationale, réaction sentimentale et politique, mouvement complexe et patriotique. La répression de la Commune qui fut très sanglante, atteignit profondément le monde ouvrier.

Les vingt-cinq premières années de la Troisième République devaient voir l'essor du Mouvement Ouvrier.

On y relève un événement d'importance majeure : la loi de 1884 sur les syndicats.

Trois conceptions différentes du syndicat furent alors en présence : — Conception libérale (WALDECK-ROUSSEAU) , conception individualiste du groupement ayant pour but la défense des intérêts, l'établissement de contrats.

— Conception révolutionnaire du syndicalisme authentique, instrument de révolution, de guerre sociale, de lutte.

— Conception organique du catholicisme social.

Pierre d'attente d'un édifice professionnel avec la célèbre formule : « le syndicat libre dans la profession organisée ». • La constitution de la C.G.T. en 1895 marque une nouvelle étape du Mouvement Ouvrier.

A la veille de la guerre de 1914, la mystique de la C.G.T. qui est la mystique du mouvement ouvrier, est celle du syndicat révolutionnaire, attitude qui se traduit par un désir farouche d'indépendance et d'autonomie, un mépris de la politique. Pas de révolution par la loi, par les partis, par le Parlement, mais par le moyen des syndicats sur le terrain du travail. Le mouvement révolutionnaire fera sa trouée tout seul. C'est la tradition de la pureté révolutionnaire, de l'autonomie proclamée dans la Charte d'Amiens en 1905. Le syndicalisme professe également un internationalisme farouche.

La guerre de 1914 a modifié profondément l'évolution ouvrière et ses conséquences datent du 2 août 1914, véritable fin du XIXe siècle.

Le Mouvement Ouvrier change alors complètement d'attitude. Dès cette époque, le parti ouvrier accepte de collaborer avec le gouvernement, de dire aux ouvriers de travailler pour la défense nationale. L'attitude nouvelle et fondamentale, c'est que le Mouvement Ouvrier étudie alors les procédés, les techniques de reconstruction du pays. Il s'attache à découvrir, à étudier une transformation économique et sociale et dès le Congrès de Lyon en 1919, la C.G.T. lance la formule des nationalisations, attitude opposée à celle de 1910. Elle se reconnaît le devoir de s'occuper des affaires du pays et tout le long de la crise économique mondiale la C.G.T. et la C.F.T.C. établissent des plans pour la remise en état du pays.

Nouvelle conquête du pouvoir par la classe ouvrière en juin 1936 avec le Front Populaire — conquête du pouvoir par personnes interposées pendant au moins un an.

Nous assistons alors à l'accentuation du revirement de la classe ouvrière et à l'aboutissement d'une évolution qui date de 1919. La C.G.T. accepte les conventions collectives. Ce résultat peut en partie être imputé à l'unité syndicale réalisée au congrès de Toulouse, et à l'obtention d'une majorité parlementaire.

Vint l'expérience de Vichy, une expérience corporatiste avec les Comités sociaux et la Charte du Travail.

Essai impossible à tenter en raison de l'occupation.

Tout sera bousculé à la Libération.

L'expérience depuis la Libération n'a fait qu'accentuer la ligne de conduite des syndicats dans le prolongement de la politique de 1936. Le Mouvement Ouvrier accède de plus en plus. au pouvoir par les Comités d'Entreprise, par le Conseil National Economique, par la participation au pouvoir administratif par les représentants des syndicats. Le Mouvement Ouvrier participe au pouvoir politique et au pouvoir administratif. Nous sommes passés du plan du syndicat revendicatif au plan du syndicat constitutionnel. Le syndicat est alors écartelé entre l'institution et la revendication. Cette situation rend inévitables les conflits, qui expliquent la crise politique et sociale actuelle.

Les rapports entre partis politiques et syndicats ne sont pas si simples qu'ils paraissent. Le Mouvement Ouvrier peut prendre position sur certaines questions mais ne peut verser dans la politisation et manœuvrer avec les partis.

Depuis la Libération, nous observons une situation de bascule entre l'autonomie et la politisation et avec la scission Force Ouvrière, et l'échec des dernières grèves, nous sommes entrés dans une phase nouvelle.

Le basculage a été tel qu'il y aura des coups de frein.

La C.F.T.C. restée plus pure de toute collusion politique, ressent un désarroi moins grand que celui des autres confédérations.

On assiste actuellement à une désaffection syndicale — notamment de ce qui est confédéral — dans une situation de désarroi pour la classe ouvrière qui garde un très grand désir d'unité en dehors de toute question politique.


CONTACTS INTERNATIONAUX

Le 12 avril 1949, le Comité français de service recevait M. HOFFER, Secrétaire général des Conférences nationales du Service social aux Etats-Unis.

A cette réunion, M. HOFFER résume les objectifs des conférences :

1° Fournir une « plate-forme » grâce à laquelle puissent se rencontrer les principaux chefs du Service social;

2° Assurer une coopération d'efforts entre les grandes associations internationales s'intéressant au bien-être social et créer entre les travailleurs sociaux de tous les pays un esprit international de service.

Dans la soirée, une réception amicale fut organisée par une de nos collègues, permettant ainsi à l'Association représentée par plusieurs de ses membres parlant anglais de recevoir M. HOFFER et M. FASTEAU, attaché aux Affaires sociales de l'Ambassade américaine et Miss Rose DOLLAN, bien connue des Assistantes françaises avec qui elle travaille depuis de si longues années.

Des conversations amicales s'échangèrent, des informations jaillirent de tous les groupes, des projets prirent corps. M. HOFFER nous donna d'intéressantes précisions sur le travail social aux Etats-Unis et en particulier sur l'organisation très poussée des services de neuro-psychiatrie qui requièrent un important personnel d'Assistantes particulièrement qualifiées.

Voyage d'études en Hollande du 15 au 22 avril.

Nous vous donnons ci-dessous quelques impressions de voyage écrites pour vous par une Assistante du groupe heureux qui a tendu visite à la Hollande.

Un groupe de quinze Assistantes représentant les régions les plus diverses de France ont participé à ce voyage remarquablement organisé par la Confédération Nationale de la Famille rurale.

Sous la conduite d'un guide éminent, très sympathique et fraternel, nous avons découvert ce pays si intéressant.

Tout d'abord Amsterdam, avec ses canaux, ses maisons si pittoresques, ses musées de peinture si riches du génie néerlandais; le Polder de Haarlem qui a ravi nos yeux par ses moulins et ses champs de fleurs dont la variété, à cette saison, donne un caractère de féerie au paysage.

Puis en traversant la Hollande du Nord et le remarquable ouvrage d'art que représente la grande digue du Zuiderzée, nous avons atteint les provinces de Frise, de Groningue et de Brenthp Dans ces régions, ayant chacune un caractère bien particulier, nous avons visité diverses réalisations sociales, des exploitations agricoles, des industries laitières. Nous avons été reçues avec beaucoup de cordialité et de délicatesse dans des fermes et nous avons pu avoir de très fructueux et enrichissants contacts avec cette population rurale.

Il Les problèmes d'habitation ont retenu particulièrement notre attention et nous avons admiré journellement les réalisations de ce domaine.

Nous souhaitons que beaucoup de nos collègues puissent faire ce voyage qui nous a enchantées et que les contacts soient plus fréquents avec ce pays qui aime tant la France, dont nous admirons l'inlassable ténacité, le labeur acharné que cette citation gravée sur un monument au milieu de la grande digue du Zuiderzée, résume parfaitement : « Un peuple qui vit, construit son avenir ».

Rencontre internationale au Centre d'action pédagogique et culturelle de Spire pour l'étude des problèmes de la rééducation de la jeunesse inadaptée du 9 au 15 avril 1949.

Mlle ORTLIEB, de Strasbourg, représentait l'Association et a bien voulu nous donner quelques-unes de ses notes.

Les participants : ils étaient en grande majorité français et allemands. Les débats furent dirigés par M. TANGUY, directeur du Centre d'action pédagogique de Baden, organisateur de la rencontre.

Un écho de la Suisse nous est parvenu par la voix de M. HANSELMANN, Professeur à l'Université de Zurich, et de l'Autriche par la voix du Dr SCHNEIDER de Salzbourg.

La France était représentée surtout par des directeurs d'internats de rééducation, des éducateurs et élèves éducateurs, en majorité des jeunes, alors que du côté allemand prédominaient les personnes d'âge respectable, chefs d'Etablissements et Assistantes sociales des Offices de la jeunesse.

Les sujets étudiés : l'Organisation de la Protection des Mineurs en danger moral en France et en Allemagne nous fut exposée respectivement par M. Henri JOUBRRL, Commissaire des Eclaireurs de France, délégué à la Protection de l'Enfance et par M. CLOSTERMANN, juge à Mayence.

Ce fut ensuite la présentation d'expériences de Centres d'observation et de rééducation des deux pays :

Pour la France :

— Deux Centres bretons : Centre d'observation de Rennes-la-Prévallaye, Centre de rééducation de KerGoat, dus à la foi de jeunes chefs sortis du scoutisme.
Ils n'eurent pas besoin d'éloquence pour faire comprendre et aimer leurs réalisations. Elles répondaient parfaitement aux aspirations des éducateurs allemands qui, dans leur pays appauvri, manquent de tout sauf la foi.

— Une Institution publique : Saint-Jodard permit de se rendre compte des principes généreux de la direction de l'éducation surveillée qui offre à ses pupilles le moyen de s'élever dans tous les domaines (instruction, vie professionnelle, loisirs).

— L'Institution de l'Abbé BOUTTINAUD avec son expérience très particulière de la rééducation des jeunes caractériels de milieux bourgeois.

— Le centre de Gau-Algesheim fondé et dirigé par M. Van ETTEN pour éviter le séjour en prison aux jeunes Allemands condamnés par les Tribunaux mili- taires français à une longue détention, pour des délits de droit commun le plus souvent minimes. La Direction française collabore en toute amitié avec des éducateurs allemands pour rendre profitable aux jeunes le séjour au Centre.
 
Pour l'Allemagne :

— Le Pasteur FANGMEYER nous a présenté son Centre d'observation énonçant des principes sympathiques à l'auditoire français : nécessité d'un cadre de vie familier à l'enfant — le Centre d'observation ne doit pas ressembler à une clinique et l'éducateur doit être un homme avant tout, qui tire ses connaissances en psychologie autant des grands classiques que des techniciens, et qui est nourri aux sources de la vie spirituelle.

L'enfant ne peut pas être observé à « l'état statique », il faut entreprendre en même temps sa rééducation.

— Le Révérend Père PETTO nous a parlé de sa longue expérience de directeur d'internat de rééducation, insistant notamment sur le fait que le « jeune caractériel » ne peut s'y épanouir que s'il y trouve, comme dans la vie, trois milieux différents : celui de la vie familiale, celui du travail et celui des loisirs.

Hélas, la seule Institution allemande qu'on nous fit, visiter — l'Orphelinat de Landau — était la négation même de ces principes : nous y avons vu, enfermés.

600 garçons pour lesquels un personnel dévoué, mais insuffisant en nombre, remplissait alternativement le rôle d'éducateurs, chefs d'atelier et moniteurs de loisirs. Elle rappelait aux Français une Institution bien connue chez eux et ce fut l'occasion de s'avouer que dans nos deux pays il y avait, en fait de maisons de rééducation « du meilleur et du pire ». Du moins l'accord des participants français et allemands sur le « meilleur » était-il très encourageant à constater.

Le représentant suisse, par contre, opposait un certain scepticisme au régime de confiance en honneur dans les Centres qui nous furent présentés — en fait les Centres suisses sont peuplés de cas pathologiques et non de jeunes dont la misère morale est due aux effets de la guerre.

La journée consacrée aux problèmes de la rééducation des filles fut marquée par les études des Docteurs LE MOAL, directeur du Centre d'observation de Chevilly et Kopp, directeur de la clinique psychiatrique d'Andernach sur « Affectivité et sexualité ».

L'exposé du docteur LE MOAL apporta de précieuses lumières sur l'éducation sexuelle comprise dans le sens le plus large. Mme Albert LAMBERT parla avec beaucoup plus de fantaisie des Institutions de rééducation féminines. Ses paradoxes déchainèrent une discussion pleine d'entrain.

C'est, comme l'a fait observer M. TANGUY, avec une sollicitude particulière que les participants de la rencontre s'occupèrent de la Question des orphelins.

Les Allemands ont compris que la seule formule vraie était le petit « foyer » ayant la dimension d'une famille nombreuse : 15 enfants de sexe différent, échelonnés comme âge, ayant à leur tête un ménage d'éducateurs ou, à défaut, une éducatrice consacrée « mère de famille » qui, en soignant les enfants, fait leur éducation. La destruction par la guerre des grands orphelinats a facilité l'avènement du régime de ces « petites familles » que même des Religieuses ont adopté pour leurs orphelinats.

— Pour la France : on ne nous a fait connaître qu'une seule expérience, celle des Religieuses de Balmont (Rhône) qui ont adapté leur orphelinat au régime des petites familles », sauf la coéducation.

Les adolescents déracinés, problème douloureux de l'Allemagne d'après-guerre, ont suscité d'ardentes vocations d'éducateurs : nous avons entendu le témoignage d'un jeune ouvrier qui, de sa propre initiative, rassembla les garçons errant alentour de la gare d'une grande ville et réussit, par un appel à la solidarité de la jeunesse à collecter l'argent nécessaire pour édifier un baraquement qui servit de foyer.

Même expérience à Aix-la-Chapelle où on réussit à faire aménager par un groupe de jeunes « sans logis » une caserne dévastée avec des matériaux qu'ils ramassèrent dans les décombres.

Il fallait à la fois trouver un emploi rémunérateur aux garçons et obtenir d'eux, d'autre part, qu'ils travaillent pour l'installation de leur foyer.

Ce n'est qu'en réalisant ces buts immédiats que les éducateurs ont pu gagner la confiance des jeunes, si désabusés, nous a-t-on dit, qu'ils sont réfractaires à la parole et même à l'exemple.

Les dirigeants de ces foyers arrivent à faire redécouvrir progressivement aux jeunes la valeur du travail (à Aix-la-Chapelle, la contrebande constitue pour, eux une terrible tentation) de la famille en les accueillant aux foyers de leurs éducateurs, de la Cité, de Y Eglise.

Le Foyer d'Aix-la-Chapelle qui héberge actuellement 160 jeunes groupés par équipes de 8 est maintenant patronné par la Municipalité. Les garçons sont en contact avec l'élite de la jeunesse ouvrière et étudiante de la ville qui s'y réunit pour des congrès. Des étudiants anglais ont passé six semaines au foyer, partageant l'existence des garçons.

Une expérience intéressante pour les Français fut apportée par M. HERRINGER : Juge cantonal à Fribourg.
 
Elle pourrait être une extension de notre « liberté surveillée » : opposé au. placement en internat des mineurs traduits en justice (du moins des garçons), M. HERRINGER fait depuis dix-huit mois la tentative de rééduquer «en cure libre» 150 mineurs dont 70% déliquants. Il n'a pas craint de les réunir pour des activités de loisir dans un foyer que, suivant le principe cher aux Allemands, les garçons ont construit eux-mêmes. On les y a attirés d'abord par des avantages de nature à soulager leur misère (repas substantiels, vêtements, emplois procurés), puis des distractions, étant donné que « c'est la joie qui leur a manqué le plus ». Les garçons sont groupés en équipes de 6, encadrés par des adultes bénévoles, recrutés en majorité dans le milieu universitaire. Le Foyer offre aux jeunes les activités de loisir les plus divers et vient d'organiser des services d'entr'aide auxquels ils sont fiers de s'employer. L'action amicale exercée ainsi sur les mineurs et leur famille est appuyée quand c'est nécessaire par l'autorité du pays.

En dernier lieu fut étudiée la formation et la carrière de l'éducateur.

Sur ce chapitre la France apporta des expériences encourageantes pour les éducateurs allemands qui n'ont encore ni école de cadres, ni statuts de la profession.

En Autriche, seule l'Université de Salzbourg a organisé en 1947, au sein de son Institut de pédagogie comparée un cours de formation de rééducateurs pour enfants difficiles.

Il ne fut pas beaucoup question des Services sociaux; juges et directeurs, de Centres d'observation se plaignent de l'insuffisance des enquêtes sociales, diligentées en Allemagne par les Offices de la Jeunesse.

La raison en est, nous ont dit les Assistantes, que l'effectif des Services sociaux a été décimé par le régime hitlérien qui avait remplacé une grande proportion d'Assistantes qualifiées, par les militantes. Actuellement il n'y a pas de crédits pour reconstituer les cadres.

Les Assistantes sortant des écoles de Service social ne trouvent pas de poste. A l'avènement du régime, les Services sociaux allemands étaient parfaitement organisés, actuellement on considère qu'ils ont régressé de cinquante ans.

La conclusion de ce premier échange de vue sur la rééducation — international en principe, mais qui fut en fait surtout franco-allemand — c'est que les problèmes douloureux de la jeunesse victime de la guerre ont suscité dans les deux pays des vocations d'éducateurs et ont fait progresser les méthodes d'éducation en dépit des obstacles matériels que la France a connu et auxquels l'Allemagne est en butte actuellement. Le programme aurait gagné- sans doute à être plus systématique — de part et d'autre, on nous a présenta un peu au hasard des réalisations diverses, mais qui ne donnaient pas une idée de l'ensemble du travail fait dans le domaine de la rééducation dans les deux pays.

Les échanges n'en furent pas moins très vivants et pourront être le point de départ de travaux plus approfondis.

Le Juge CLOSTERMANN qui avait ouvert la session la termina en rendant hommage aux qualités françaises — spiritualité, clarté, mesure. Il exprima d'émouvante façon la reconnaissance des éducateurs allemands, en promettant d'élever dans un idéal de paix la jeunesse dont ils ont charge d'âme.

M. JOUBREL conclut, au nom de la France, qu'un véritable éducateur ne pouvait être qu'un militant pour la paix, un citoyen du monde.

Rencontres avec la Suisse.

Les 14, 15, 16, 17, 18 avril, la section d'Orléans recevait un groupe de collègues suisses.

Cinq journées bien remplies pour les Assistantes suisses et toutes les Orléanaises qui avouent avoir « redécouvert » leur beau temps en le montrant à leurs amies : les châteaux de Blois, Amboise, Chaumont, Cheverny, Chambord. Ce programme touristique était « panaché » de visites sociales et de réceptions officielles, les municipalités ayant tenu à manifester leur sympathie envers les représentantes de la Suisse.

Le 15 mai 1949, Mlle LIBERMANN était invitée à l'Ecole de Service social de Genève par l'Amicale des Anciennes Elèves pour participer aux Journées de Perfectionnement annuelles organisées par l'Ecole.

Accueil si fraternel, si sympathique à la France.

Les premiers jalons de ce travail en équipe ont été posés par la section du Doubs. Maintenant, les « Assistantes du canton suisse et celle du département français n'ont plus jamais l'impression qu'une frontière les sépare ».

Nos amis suisses avaient demandé à Mlle LIBERMANN de traiter l'important sujet de l'organisation professionnelle du service social.

Remercions particulièrement Mlle VALLOTON, de Lausanne, que nous sommes nombreuses à avoir connue à Bordeaux, de maintenir aussi serré le réseau d'amitié franco-suisse.

Visite du Portugal.
Le 28 avril le région Ile-de-France a reçu le groupe des élèves de troisième année de l'Ecole de Service social de Coïmbra en Portugal, venues en fin d'études prendre contact avec le Service social français et la France.
 
Congrès à l'étranger.
Congrès de l'U.C.I.S.S.

L'U.C.I.S.S. nous prie de vous informer : « La section des Associations des agents diplômés du Service social de l'Union catholique internationale de Service social organise du 5 au 9 août des Journées internationales à Amsterdam.

« Le thème général des Conférences est la Responsabilité des Travailleurs sociaux.

« S'adresser au Secrétariat international, 111, rue de la Poste, Bruxelles (Belgique), ou au Secrétariat hol* landais, 24, Leidsegracht, Amsterdam (Hollande) ».

Congrès de l'Union internationale des Organismes familiaux.

Il aura lieu à Rome du 19 au 24 septembre.

Le programme d'études est le suivant : Compensation des charges familiales par des moyens autres que les Allocations familiales.

Les délégués des différents pays de l'Union internationale traiteront des sujets suivants : Logement - Nutrition - Habillement.

Aide à la mère de famille.

Fiscalité.

D'autres sujets sont également envisagés : Vie familiale - Sécurité et responsabilité.

Les époux d'aujourd'hui - Leurs problèmes psychologiques.

Solidarité des familles - Echanges internationaux.

L'Association est en relation avec le Secrétariat de l'Union internationale à Paris, afin de communiquer aux Assistantes qui désireraient participer à ces rencontres tous renseignements sur les possibilités de voyages collectifs et d'hébergement.

Echange de personnel entre la France et l'Amérique.

Une récente loi américaine dite Loi Fulbright permet d'attribuer à un échange universitaire des crédits importants provenant de la vente à l'étranger des surplus américains. Ces crédits sont disponibles-en francs français et doivent être dépensés en France.

A la suite d'une convention passée entre le Gouvernement américain et le Gouvernement français, une commission a été nommée, chargée de gérer les fonds disponibles (Commission Américaine d'Echanges Universitaires avec la France). Par l'entremise de l'ambassade américaine le Service social a été averti de ces possibilités d'échanges et il a été convenu que le Comité français de Service social serait habilité pour servir d'intermédiaire entre le Comité d'Echanges et les Assistantes sociales désireuses de bénéficier de ces possibilités. Ces fonds permettront non seulement aux Français diplômés des Universités, mais aux Assistantes sociales et Infirmières diplômées d'Etat, aux Jardinières d'enfants, aux Bibliothécaires et aux Professeurs d'Enseignement ménager d'obtenir les frais de transport aller et retour aux Etats-Unis : les frais de séjour dans ce pays devront être couverts par un autre organisme.

Quant aux travailleurs sociaux américains qui doivent appartenir aux trois catégories suivantes :

1° Etudiants diplômés venant pour un stage de perfectionnement; 
2° Travail de recherches;
3° Conférences et enseignement; ils obtiendront non seulement les frais de voyage aller et retour, mais une bourse complète d'entretien pendant leur séjour en France.

Conditions d'admission : Les candidats boursiers américains et français devront bien connaître la langue du pays dans lequel ils séjourneront. Ils doivent présenter avec leur candidature un plan d'études pour une durée d'une année scolaire et assurer qu'à leur retour dans leurs pays respectifs ils travailleront dans un poste déterminé.

Ces échanges avec les travailleurs sociaux américains peuvent être très intéressants pour les Français et il serait désirable que les Services sociaux et les Ecoles qui auraient la possibilité de recevoir des travailleurs sociaux américains en stage se fassent connaître tant pour soumettre les candidatures françaises que pour recevoir les candidatures américaines.

Ces échanges de personnel entre les deux Continents seront pour tous très fructueux. Nous pouvons beaucoup apprendre les uns des autres et il est nécessaire que la France fasse un gros effort pour faire connaître ce que nous avons réalisé dans le domaine social.

Les candidats ayant obtenu une Bourse d'Etudes ou ayant aux Etats-Unis des moyens d'existence peuvent se mettre en rapport avec l'Association qui transmettra leurs candidatures après avis de leur Comité départemental.

Voyages d'études en préparation.

La Confédération nationale de la Famille rurale a proposé à l'Association de la faire bénéficier de son Service de voyages d'études particulièrement réservés aux Assistantes sociales et aux monitrices d'enseignement ménager.

Danemark : 25 août-4 septembre : 20.950 francs + 750 francs d'inscription. S'inscrire avant le 15 août.

Suisse : 7 au 16 septembre : 14.750 francs + 750 frs d'inscription. S'inscrire avant le 25 août.

L'Association reprend l'idée du voyage au Portugal.

Il aura lieu la première quinzaine de septembre et sera réservé en priorité aux Assistantes inscrites à l'occasion du Congrès de Bordeaux.

Le fichier des relations internationales.

Nous commençons un fichier des adhérentes de l'Association spécialement intéressées par des échanges internationaux — ou qui connaissant particulièrement un pays étranger et sa langue voudraient nous aider dans les relations avec les-Assistantes de ce pays.

Pour cela, nous vous demandons de nous aider à constituer le fichier en notant : Nom : Adresse personnelle : Adresse du service : Spécialité professionnelle : Pays que vous souhaitez visiter : ou avec qui vous voulez entrer en contact : Langues étrangères possédées : Prendre une fiche de 12,5 sur 7,5 et nous la retourner correctement remplie.

Camp de vacances. Comme l'an dernier, nous voulons faciliter des contacts internationaux en « campant » dans nos belles régions avec nos amis de l'étranger.

Nous prévoyons :

1° Un camp de haute-montagne aux Bossons. Yallée de Chamonix. Châlet situé au pied du glacier des Bossons. Dirigé par une de nos collègues, Mlle TAILLEFER, il sera ouvert aux Assistantes à partir du 20 août.
La durée du camp est de 15 jours environ. Prix de séjour : 400 francs par jour. Logement en dortoir.
Des cordées pourront se constituer autour des Assistantes particulièrement entraînées. De nombreuses courses sont déjà projetées.

2° Un camp de mer dans la baie de Douarnenez, au Foyer Ker Izel, à Ploaré (Finistère).
Le Foyer Suzanne FÉVRIER est dirigé par notre collègue, MU. BAULANT.
Nombre de place très limité. Date prévue : première quinzaine de septembre. Prix de séjour : 250 francs.
Logement en dortoir, dans l'annexe du Foyer.
S'inscrire le plus rapidement possible et jusqu'au 25 juillet, auprès du Secrétariat à Paris. Adresser une participation aux frais de l'Association de 500 francs par C.C.P. 5910-11 Congrès Association nationale.
N. B. — Les Assistantes désireuses de séjourner à Bruxelles cet été pourront s'adresser de notre part à l'Association centrale des Auxiliaires sociaux, 61, rue des Champs-Elysées, Ixelles, Bruxelles. Téléphone : 48-02-03. Cette Association nous a en effet signalé pouvoir recevoir des Assistantes sociales .au cours de l'été dans son Foyer.

A LA MANIÈRE DE L.

Le timbre-poste va-t-il détrôner définitivement la cotisation ? Devant la nécessité de prendre les décisions concrètes, une trésorière distinguée Ch posé le problème; elle accorde ouvertement ses faveurs au timbre hebdomadaire afin de remédier à la diminution des rentrées fiscalo-sociales et d'éviter ainsi la pénurie du Trésor.

En fait, l'idée du timbre-poste, bien que déjà en voie de réalisation, n'est encore qu'à l'état embryonnaire, et comment ne pas accorder un regret à la cotisation que la novatrice en question appelle « feu la cotisation » ! Techniquement, elle a probablement raison, mais ce serait pourtant une erreur d'imaginer que la vérité n'est pas des plus nuancée, et que les inconvénients ne peuvent être toujours aperçus au moment où la décision intervient.

Nulle part la courbe des dépenses et des recettes n'est suivie avec plus d'attention qu'à l'Association, et bien souvent le budget se transforme en un funambule sans balancier faisant des pointes sur la corde raide. Le fait que les dépenses sont comprimées à l'extrême, met dans l'obligation de prendre position et de porter tout l'effort sur les recettes. Or, il est évident qu'une cotisation ne peut être gonflée indéfiniment sans indisposer la majorité — et le camouflage d'une cotisation « poids lourd » est impossible.

C'est cet aspect de la question qui entraîne à tenter l'expérience «poids plume »; et qu'y a-t-il de plus léger qu'un timbre hebdomadaire ? 15 francs par semaine ! Qui songe à multiplier 15 francs par 50 semaines ? et la pensée s'accroche à ce petit chiffre, à cette petite somme. Quelques esprits calculateurs font bien la multiplication, mais qu'est donc le total obtenu en comparaison de certains prix ?

— Pour 750 francs, vous êtes pendant un an l'heureuse participante à la vie de l'Association.

Mais vous pouvez aussi, pour cette même somme acquérir :

- un bas nylon,
- une boîte de papier à lettre de luxe,
- un demi-litre d'eau de Cologne,
- une permanente pour une demi-tête, côté droit ou gauche,
- un fauteuil chez les chansonniers,
- une course en taxi,
- un ressemelage,
- une bouteille de Porto,
- un quart de balconnet,
- six boîtes de sardines à l'huile,
- un roman à la mode de 800 pages,
- sept dizièmes de la loterie nationale,
- trois boîtes de Week-end et les allumettes suffisantes,
- etc.

Cette liste comparative éclaire toute la question; la séduction de chaque élément n'entraîne pas nécessairement une préférence, déterminante de plaisirs faciles; et la formule du timbre-poste qui est d'une telle simplicité qu'elle suit sans effort les fluctuations des tarifs postaux, semble devoir jouer un rôle de premier plan et se classer parmi les initiatives heureuses, génératrices de cotisations en règle et de budget équilibré.

PUBLICATIONS DE L'ASSOCIATION

BULLETIN DE COMMANDE
NOM
ADRESSE
désire recevoir : ... exemplaires de « Service Social et Technique» (325 francs franco l'exemplaire), et vous adresse le montant de cette commande soit .1 par chèque bancaire, mandat-poste, virement postal (C.C.P. Paris 5910-11. Congrès Association Nationale des Assistantes sociales)
 
BULLETIN DE SOUSCRIPTION
NOM,
ADRESSE,
souscrit
... exemplaires des « Cours de Perfectionnement 1948-1949 : Mouvements familiaux » (325 francs l'exemplaire), et vous adresse le montant de cette commande soit ............ par chèque bancaire, mandat-poste, virement postal (C.C.P. Paris 5910-11. Congrès Association Nationale des Assistantes sociales)


Préparons notre Congrès

NOUS aurions voulu choisir, pour cette année, une ville du centre de la France qui, après STRASBOURG et BORDEAUX, facilite votre voyage. Mais cela n'a pas été possible pour cette fois.

Nous avons aussitôt pensé à un Centre qui nous offre des réalisations sociales renommées et toujours vivantes, et nombreuses parmi vous sont celles qui l'avaient suggéré.

C'est donc LILLE qui a été choisi, LILLE qui veut bien nous accueillir avec un empressement auquel nous avons été très sensibles.

LILLE : Centre social par excellence et l'un des pionniers du Service social, LILLE et les visites sociales qui nous seront proposées, sans oublier les échappées touristiques dans la région avoisinante : française et belge.

La date ? toujours la même et qui, cette année, nous avantage : VENDREDI 11, SAMEDI 12, DIMANCHE 13 NOVEMBRE. Notez-la bien, et venez nombreuses.

ÉTUDES 1949 LE SERVICE SOCIAL: FONCTION ET STATUT AVANT - PROPOS

Le bonheur de l'homme requiert la satisfaction de ses besoins personnels et sociaux, et, pour y atteindre, l'existence de sociétés qui ont la charge de constituer, de dispenser, de faire fructifier, de préserver les biens communs, soit directement, soit par l'intermédiaire d'organismes.

Le Service social concourt avec l'homme et ces sociétés à la recherche d'un équilibre harmonieux entre les intérêts communs ou divergents. Il se situe entre l'homme et ces sociétés.

Nous voudrions cette année, en nous rappelant les besoins personnels et sociaux de l'homme, rechercher comment, en liaison ou en collaboration avec ces sociétés, le Service social y répond pour sa part.

— Quels textes réglementent son action.

— Quelle est son organisation actuelle et, dans une perspective d'avenir, quelles seraient les éléments souhaitables d'un statut de la profession.'

QUESTIONNAIRE

— Avant toute lecture, l'Assistante sociale doit essayer de considérer les questions posées comme le ferait du dehors un observateur attentif, averti, cherchant très objectivement à les élucider et à formuler les réponses à y apporter.

- Chacune devra considérer les problèmes posés du point de vue du cadre géographique, des milieux, et de la catégorie de service social où s'accomplissent ses tâches journalières avec le souci de s'informer du point de vue de son entourage, tout en conservant l'anonymat soit pour elle-même, soit surtout pour le service auquel elle appartient.

— Indications pratiques : 1° On peut répondre soit individuellement, soit en groupe.

2° Il est instamment recommandé de ne pas se croire obligé de répondre à tous les points du questionnaire, mais seulement à ceux pour lesquels on est particulièrement qualifié par son expérience personnelle et par l'intérêt qu'on leur porte.

3° Prière de faire précéder chaque réponse du numéro de la question correspondante.
4° Prière d'envoyer les réponses avant le 30 septembre, dernier délai.

INTRODUCTION

1. — Quels sont les besoins personnels et sociaux de l'enfant (nourrisson, écolier); de l'adolescent (étudiant, apprenti) ; de l'adulte (homme, femme, travailleur ou inapte au travail; du vieillard.
 
II. — Moyens individuels et collectifs qui répondent à ces besoins.
N. B. — Ces besoins pourront être étudiés au quadruple point de vue :
a) Besoins de santé ou physiologiques ;
b) Besoins matériels ;
c) Besoins affectifs, moraux, intellectuels ;
d) Besoins sociaux.

PREMIÈRE PARTIE
 
A) Les faits.
Votre service social pour sa part répond-il à ces besoins, du moins à certains de ces besoins ?
De quelle manière ? Directement ? En liaison ? En collaboration ? Avec les diverses « sociétés » (familles, professions, milieux sociaux, groupements divers, administrations publiques ou privées).
Quel appui ces sociétés vous apportent-elles ?
Quelles difficultés rencontrez-vous ? Quels moyens employez-vous ou préconisez-vous pour les surmonter ?
Sur le plan particulier de l'Administration (publique ou privée) comment comprend-on la mission de votre Service social ?
Quelle action pouvez-vous avoir sur les cadres de l'Administration pour l'intéresser à vos tâches ?
Vous est-il possible, dans votre Service, de respecter les règles des Services administratifs sans dénaturer la mission propre de votre Service social ?
Du côté des Assistantes sociales quelles sont les améliorations professionnelles possibles, du point de vue :
de la connaissance de la compréhension de la coopération
des Services administratifs.
L'organisation actuelle de votre Service social vous permet-elle de collaborer efficacement avec l'Administration ? Quelles améliorations souhaitez-vous ?
 
B) Les textes.

Enumérez les textes législatifs et réglementaires (circulaires intérieures) qui régissent : 1° La profession; 2° Votre catégorie de Service social; 3° Votre Service en particulier et votre fonction.
Quels textes réglementent votre action : — textes législatifs et réglementaires émanant des Pouvoirs publics;
— circulaires émanant de la direction générale de votre service; ,.
— notes de service.
Ces textes vous apportent-ils un appui ou sont-ils une entrave ?
Quelles modifications y souhaiteriez-vous ?
Verriez-vous la nécessité de nouveaux textes précisant sur certains points les tâches ou les attributions de votre fonction ? Lesquelles ?

DEUXIÈME PARTIE

A) Statut de la profession.
Dans quelle mesure l'organisation actuelle des structures du Service social réussit-elle à garantir : 1° La nature de la profession ;
2° La valeur et la compétence des agents qui l'exercent.
Quels sont, à votre avis, les éléments essentiels d'un statut de la profession, pour sauvegarder : 1° La nature de la profession (détermination de ses tâches, moyens de les accomplir).
2° La valeur et la compétence des agents qui l'exercent (recrutement, formation, promotion, discipline).
3° L'indépendance de la Profession sur les plans : Philosophique; Politique; Confessionnel.
4° La qualité de la profession et son indépendance technique vis-à-vis de l'organisme employeur (hiérarchie, secret professionnel).
B) Représentation de là profession.
Le Service social coopérant avec les diverses sociétés doit-il établir des liaisons organiques avec ces sociétés et lesquelles ?
Quelle liaison organique avec les sociétés seraient à prévoir (représentation, coopération, etc.).
Imprimé par G. et R. JOLY, 15, rue Bouchardon, Paris (10°)

Jeudi 1 Janvier 1970




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