Association nationale des assistants de service social

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Assistant de Service Social : Quelle formation pour quel professionnel demain ?




Assistant de Service Social : Quelle formation pour quel professionnel demain ?

Depuis septembre 2021, les Instituts universitaires de technologie (IUT) proposent des formations de niveau bac +3 dans le champ du travail social en s’appuyant sur l’arrêté du 6 décembre 2019 portant réforme de la licence professionnelle.

 

La profession d’Assistant de Service Social est directement concernée par l’une des formations proposées, le Bachelor Universitaire de Technologie (BUT) « Carrières sociales » parcours « Assistance Sociale ».

 

L’Association Nationale des Assistants de Service Social (ANAS) a rapidement été interpellée par des professionnels surpris de cette appellation.
 

Plusieurs membres de l’ANAS ont alors analysé l’organisation de cette formation, échangé sur son contenu, scruté sa mise en place. Les premiers constats ont été édifiants : le Bachelor Universitaire de Technologie (BUT) « Carrières sociales » (CS) parcours « Assistance Sociale » méconnaît la réglementation relative à la profession d’ASS.

 

Lors de son audition l’été dernier par l’IGAS, chargée de rédiger un rapport sur la certification des diplômes d’État du travail social par les services déconcentrés de l’État, l’ANAS a mis en avant ces lacunes et le nécessaire besoin de clarification entre ces formations et diplômes différents.

 

En février dernier, nous appelions les étudiants à la plus grande vigilance lors de leur demande d’orientation via Parcoursup.

 

Dans cette démarche de clarification, nous avons sollicité « L’étudiant » et « l’ONISEP » pour proposer des ajustements de leurs fiches concernant la distinction entre la formation BUT Carrières sociales parcours Assistance Sociale et la formation d’assistant de service social. En effet, ces documents laissaient entendre que la profession d’assistant de service social était accessible aux titulaires de ce BUT, ce qui n’est pas le cas. Nous restons à ce jour dans l’attente de leurs retours.

 

Parallèlement, nous avons sollicité le Bureau des Professions Sociales de la Direction Générale de la Cohésion Sociale (DGCS) afin de connaître la position de cette administration et les travaux éventuellement engagés vis-à-vis de cette formation.

 

Enfin, alors que les travaux du Livre Blanc du Haut Conseil du Travail Social étaient en cours et préconisaient une réaffirmation des professions, il nous a semblé indispensable de solliciter le Président de cette instance. En effet les travaux actuels concernant le Livre Blanc, notamment le groupe de travail « Formation — Parcours-Métier » sont venus réaffirmer le besoin d’identités professionnelles fortes, à l’inverse de l’ambiguïté créée par ce BUT. Le Livre Blanc sera validé le 6 septembre prochain et nous espérons pouvoir échanger rapidement avec le Président Mathieu KLEIN sur ce sujet.

 

En effet, la crainte est grande de voir la profession d’ASS ouverte à des professionnels dont la formation et/ou le diplôme ne reposeraient pas sur les mêmes exigences que le DEASS et par conséquent ne garantiraient pas aux personnes accompagnées les principes éthiques et déontologiques liés à la profession d’ASS.

 

Ainsi, le 6 juillet dernier, des membres de l’ANAS impliqués dans le suivi de ce projet étaient conviés à un échange avec des représentants de la DGCS — et de la DGESIP (Direction Générale de l’Enseignement Supérieur et de l’Insertion Professionnelle).

Il leur a été indiqué que des « modalités transitoires » devraient rapidement être définies afin de permettre aux étudiants titulaires d’un Bachelor Universitaire de Technologie (BUT) « Carrières sociales » parcours « Assistance Sociale » (premiers diplômés en 2024) d’obtenir également le DEASS.

Pour ce faire, l’une des hypothèses de l’administration serait de limiter les exigences à la passation d’un unique bloc de compétence du DEASS (le mémoire).

 

Depuis sa création en 1944, l’ANAS encourage la formation la plus ambitieuse pour les assistants sociaux et soutient la protection du titre pour un service social de la plus haute exigence au service des personnes accompagnées.

 

Or pour l’association, les « modalités transitoires » envisagées par l’administration ne sont pas à la hauteur du niveau attendu pour délivrer le titre d’assistant de service social car les critères de certification du DEASS sont bien plus importants, tant au niveau des 8 épreuves validant les 8 blocs de compétences, qu’au niveau du temps de formation pratique indispensable pour se présenter aux épreuves du DEASS (52 semaines pour le DEASS contre 26 semaines pour le BUT « Carrières sociales » parcours « Assistance Sociale »).

 

Les dispositions envisagées discréditent la profession et les professionnels en créant des dérogations aux exigences réglementaires. De plus, elles font naître une situation d’inégalité entre étudiants selon le type de formation suivie puisque les étudiants en formation au DEASS ne bénéficient pas de ces allégements.

 

Il a été proposé à l’ANAS de faire part de ses réflexions et suggestions, au regard de son expertise sur le métier et son évolution. Vous trouverez donc le document transmis à la DGCS ci-joint afin de faire valoir notre point de vue.

 

L’ANAS promeut, entre autres, l’importance de la relation à l’autre, la transmission entre professionnels confirmés et jeunes professionnels par l’alternance entre périodes de formation théorique (apports théoriques en centre de formation) et formation pratique (mise en situation professionnelle par les périodes de stages), l’exigence d’un service social de la plus haute qualité pour l’intérêt des personnes. Ses membres souhaitent poursuivre le travail entamé au sein du HCTS pour redonner envie au public, en particulier aux plus jeunes, de s’orienter vers notre profession du lien, toujours aux côtés des plus fragiles. Le manque d’attrait des métiers du lien et du soin se manifeste et est actuellement lourd de conséquences pour les personnes accompagnées. Pourtant, les mesures prises pour y remédier ne sont pas à la hauteur des difficultés systémiques rencontrées. L’ANAS désapprouve toute proposition affaiblissant les exigences et la clarté des modalités d’accès à la profession d’assistant de service social.

 

Pour soutenir notre action et l’avenir de notre profession, rejoignez-nous en adhérant !

 

Le Conseil d’Administration de l’ANAS

 


Mercredi 30 Août 2023




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