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Problématique : Bientraitance - maltraitance en travail social (numéro 289 de la revue RFSS)
Maltraitance - Bientraitance un couple de paradigmes pour les travailleurs sociaux de manière général et pour l’assistant.e de service social en particulier. Depuis des décennies, il constitue une préoccupation au cœur de l’intervention sociale.
Invisibles et insidieux, les actes de maltraitance peuvent surgir dans le cadre des relations et des interactions entre parent - enfant, aidant - aidé.... Ces actes de maltraitances peuvent se nourrir des liens et se développer dans les interstices de l’intimité de la relation de confiance voire de dépendance dans le milieu familial ou dans le cadre institutionnel. Ces actes peuvent prendre différentes formes : maltraitance physique, psychologique, économique, implicites et explicites à différents degrés et dans différents contextes. Cette dimension polysémique de la Maltraitance est définit dans la loi du 07 février 2022 (Art. L. 119-1) [1].
Dans la même veine, la Bientraitance interroge sur la place des plus fragiles et de ceux en perte d’autonomie. Elle renvoie, étymologiquement (le Robert), au fait de traiter quelqu’un avec respect et humanité et s’inscrit dans une démarche collective pour identifier l’accompagnement le meilleur pour l’usager, dans le respect de ses choix et dans l’adaptation la plus juste à ses besoins, (HAS- 2018).
Si la bientraitance relève d’un art de l’accompagnement, du soin et de l’assistance des personnes en situation de fragilité voire de vulnérabilité, elle place cette personne sous la responsabilité et le pouvoir du parent, de l’aidant (familial ou professionnel) qui est en charge d’accomplir les actes relatifs à la sphère de l’éducation et de l’aide (médicale, affective, matérielle, institutionnelle…).
La bientraitance fait appel à une posture éthique et peut s’inscrire dans une philosophie d’action dans le sens d’intervention sociale à la fois du côté des politiques qui instaurent des lois, et du côté des professionnels qui mettent en œuvre ces orientations politiques. Sans occulter les publics accompagnés qui peuvent s’avérer maltraitant, malgré leur statut de vulnérable.
L’augmentation des situations de précarité et de fragilité sociale doublée par une montée des incertitudes met en relief la place prépondérante qu’occupe la relation d’aide dans la prise en charge et l’accompagnement des plus fragiles et les manières dont les aides sont mises en œuvre.
Dès lors, comment les différentes catégories d’acteurs concernés (les professionnels de l’accompagnement et de l’aide, les politiques, les institutionnels, les aidants…) se saisissent de ces termes bientraitance-maltraitance pour se positionner face aux publics accompagnés ? comment identifier les situations de maltraitance ?
Comment appréhender en profondeur la maltraitance et son pendant la bien- traitance ? Comment identifier les frontières imaginaires qui les séparent ?
De quelles manières et selon quelle méthodologie, en milieu d’intervention les professionnels de l’intervention sociale et plus spécifiquement, l’assistant.e de service social assure son intervention en prenant en compte ces paradigmes et pratique son métier dans le respect de son éthique professionnelle et du cadre déontologique ?
Comment prévenir les maltraitances sans proclamer la bientraitance dans la mesure ou un acte d’aide professionnel ou familial devrait être individualisé, inconditionnel et prendre en compte les besoins et les attentes de la personne aidée ?
Comment favoriser l’exercice de la pleine citoyenneté des personnes vulnérables, dépendantes de l’agir professionnel ou familial ou d’autrui. Qu’il s’agisse d’enfants, de personnes vulnérables vivant en milieu familial, placés sous protection, d’adultes en situation d’handicap ou en situation de dépendance liée à vieillesse ?
Comment donc, expliquer ces phénomènes sur le plan Psychologique, sociologique ethnologique voir philosophique ?
Afin de répondre principalement à ces interrogations, le présent numéro tente de mettre en lumière les notions de maltraitance et de bientraitance par le prisme de différentes entrées : historique, sociologique, politique et aussi pratique au travers du vécu des différents acteurs concernés. Le but de ce numéro est de répondre aux différents questionnements :
Dans une première partie
- Par une analyse psychologique, sociologique, ethnologique, philosophique juridique voire économique
- Par une réponse des politiques sociales
Dans une deuxième partie
- Une présentation des différentes pratiques professionnelles selon le milieu d’intervention
- Une approche du travail social à l’étranger
Cet appel à contributions vise à toucher les différentes situations piliers du travail social que sont : les personnes accueillies/accompagnées, les travailleurs sociaux, les chercheurs.
Coordination : Marie-Geneviève MOUNIER & Sabah CHAHBOUNI (comite.redaction.rfss@anas.fr )
Calendrier : Réception des articles finalisés au plus tard le 15 février 2023. Dans l'intermédiaire, n'hésitez pas à nous faire part de votre projet en nous envoyant l'ébauche de votre article.
[1] « La maltraitance au sens du présent code vise toute personne en situation de vulnérabilité lorsqu'un geste, une parole, une action ou un défaut d'action compromet ou porte atteinte à son développement, à ses droits, à ses besoins fondamentaux ou à sa santé et que cette atteinte intervient dans une relation de confiance, de dépendance, de soin ou d'accompagnement. Les situations de maltraitance peuvent être ponctuelles ou durables, intentionnelles ou non. Leur origine peut être individuelle, collective ou institutionnelle. Les violences et les négligences peuvent revêtir des formes multiples et associées au sein de ces situations. » Article 23 de la lOI n° 2022-140 du 7 février 2022 relative à la protection des enfants.
Indications pour contributeurs disponibles sur la page de présentation de la revue.
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