Association nationale des assistants de service social

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Compte rendu de l'AG du collectif des travailleurs sociaux de l'île de France

Compte rendu de l'AG du 16-12/03




Compte rendu de l'AG du collectif des travailleurs sociaux de l'île de France
L’assemblée générale a eu lieu en présence de l’équipe de journalistes de l’émission « lundi investigation », le lundi soir sur Canal +, en crypté (dommage!). Au mois de Février, l’émission portera sur la question du logement (il s’agit d’un documentaire de 90 minutes). L’équipe chargée de l’enquête préalable a pris contact en décembre avec des membres du collectif parisien, lors du colloque de la fondation Abbé Pierre sur les hôtels meublés.

1. Compte-rendu de l’entrevue avec Mme Chomette, chargée de mission auprès de Mme Versini, secrétaire d’Etat chargée de la lutte contre les exclusions.

La délégation reçue était composée de 2 travailleurs sociaux du 94, 3 du 93 et 4 parisiens, d’horizons professionnels variés (public, associatif). Ils se sont exprimés au nom du collectif régional. Ils ont évoqué les points suivants :

- l’historique de notre mouvement, de la mise en place des différents collectifs.

- Le refus des travailleurs sociaux de continuer à servir de « vitrine »à une politique du logement inexistante, en accueillant les personnes concernées sans disposer de moyen pour les aider.

- Le fait que nous ne pouvons pas exercer nos missions dans ce contexte de pénurie de logement et d’hébergement, quand les conditions de vie des personnes parasitent toute action sociale.

- Le non respect du droit au logement, pourtant contenu dans la loi contre les exclusions et donc juridiquement opposable.

- Le fait que la pénurie de logements crée un engorgement de tout le dispositif d’hébergement (d’urgence et temporaire). L’effet « vitrine » du Samu social a été dénoncé.

La délégation a demandé à Mme Chomette de solliciter Mme Versini pour que celle-ci interpelle le ministre du logement, Mr de Robien. En effet, le lien entre l’exclusion et l’accès au logement, évident pour nous, l’était moins aux yeux de Mme Chomette. Les travailleurs sociaux reçus ont rappelé la place centrale qu’occupait le logement dans l’accompagnement social et dans l’insertion. Ils ont enfin demandé la mise en place d’une table ronde rassemblant tous les décideurs en matière de logement, pour en faire une cause nationale, et élaborer une politique globale à long terme en la matière (à la différence de la prise en charge morcelée du problème actuelle).

Mme Chomette transmettra nos demandes à Mme Versini.

Elle a donné une information intéressante : dans les centres d’hébergement, 30% des personnes accueillies ne relèvent pas de ce type de structure. En outre, 20% sont des demandeurs d’asile qui devraient eux aussi bénéficier d’un hébergement spécifique.

Conclusion : 50% des personnes reçues ne devraient pas y séjourner.

2. Etat des lieux des différents collectifs :

94 : Un rassemblement devant la préfecture du Val de Marne, à Créteil a eu lieu. Tous les travailleurs sociaux de secteur ont été appelés, la population a été sensibilisée sur l’état du logement en France par la distribution de tracts. 80 TS étaient présents devant la préfecture. Une délégation a demandé à être reçue, ce qui leur a été refusé. Par contre, une rencontre est prévue en janvier.

95 : Un rassemblement devant la préfecture a aussi eu lieu, relayé par la chaîne de télé France3.

75 : La dernière assemblée générale départementale a voté :
- l’action du collectif en convergence avec les associations: Emmaüs, DAL, collectifs de mal logés…
- l’envoi systématique de fiches alertes au collectif (qui se charge de les adresser aux responsables politiques), dès qu’un travailleur social rencontre une famille en difficulté de logement et d’hébergement.

93 : Dans ce département, moteur de notre mouvement, une AG mensuelle est institutionnalisée. La dernière n’a pas regroupé beaucoup de participants (environ 40). La priorité du collectif réside aujourd’hui dans la remobilisation des effectifs. Des relais d’information vont être sollicités dans chaque service, les lieux d’AG vont se diversifier.
Lors du congrès de l’ADECR (association des élus communistes et républicains), à la préfecture de Seine saint Denis, des membres du collectif ont pris la parole, et ont parlé des expulsions devant les maires et présidents des offices HLM de communes concernées.

91 et 92 : la mobilisation en est à ses débuts, nous avons au téléphone des collègues prêts à se mobiliser. L’émergence de deux nouveaux collectifs ne sauraient tarder ! ! !

3. Débat sur la question du logement :

Au cours de cette assemblée générale, un échange tout à fait passionnant s’est tenu. Témoignage de nos réalités quotidiennes, dénonciation des politiques (ou de leur absence) en cours, mise en lien avec d’autres domaines de la protection sociale… Le compte-rendu ne peut en être exhaustif, en voici quelques points :

Un enseignant, membre d’un collectif de mal logés sur le 20è, témoignait. Les personnes qu’il connaît définissent les travailleurs sociaux comme les premiers obstacles pour obtenir un logement ! !

Une collègue travaillant en CHRS dénonçait l’impossibilité des personnes à accéder au logement de droit commun. Ils passent de structures d’hébergement en logement passerelle…

Une collègue nous informe qu’à l’occasion des 10 (tristes) années d’existence du Samu social, notre président Jacques Chirac a affirmé qu’il demanderait à son gouvernement de réfléchir à la façon de « rendre effectif le droit au logement », « d’écouter les acteurs de terrain », de « faire reculer l’exclusion ». On pourrait lui proposer de faire partie du collectif ?

Une collègue souhaiterait que l’on demande, lors de nos prochaines actions, un moratoire aux expulsions, dans un contexte de pénurie de solutions d’hébergements. Nous proposons que cette revendication soit prioritaire lors de nos prochaines actions.

A la PJJ, notre collègue nous dit que la question du logement est un thème fédérateur, et que les travailleurs sociaux ont décidé de remplir les fiches alerte. Ils déplorent de ne pouvoir faire leur travail éducatif en raison des conditions de logement des jeunes.

5. Actions à venir (votées en AG) :

 le 2/02/04 : action en collaboration avec la fondation Abbé Pierre, en raison de l’anniversaire de l’appel de l’hiver 54.
Un colloque est organisé par la FAB, à cette date, à la Sorbonne, où un membre du collectif est invité à parler. Nous désirons nous mettre en contact avec eux rapidement pour savoir ce qu’ils envisagent d’organiser, pour que nos actions soient complémentaires.
Nous demanderons, en prévision de la suspension de la trêve hivernale, un moratoire aux expulsions locatives.

 En janvier, les collègues du 93 proposent de demander au cinéma art et essai de Bobigny (connu de nos collègues), de projeter le film « la raison du plus fort », qui pourrait nous servir par la suite de support pour mener un travail d’information de la population sur la question du logement. Nous irions le voir et en débattrions lors de la prochaine assemblée générale, en janvier elle aussi.

 Mars 03 (1er ou 15 en fonction des dates retenus par les préfets): action commune le jour de la suspension de la trêve hivernale. A organiser .

Le travail d’interpellation des élus par des délégations reprendra après nos deux actions phares, de février et mars 03.

Prochaine AG régionale
Le 13 janvier 2004 à 17h00 A la bourse du travail de Paris 3 rue du Château d’Eau

Pour tout contact :

 Collectif parisien des travailleurs sociaux pour le Droit au Logement – CGT SSP ; Syndicat des Cadres – Bourse du Travail – 3, rue du Château d’eau – 75010 PARIS. Tél. : 01 44 84 50 50 ;
email : colparistslog@voila.fr

 Coordination des travailleurs sociaux du 93 pour le Droit au Logement pour tous – 31, avenue Salvador Allende – 93000 BOBIGNY.
Tél. : 01 41 60 96 94 ;

email : 1logementpourtous@wanadoo.fr

Lundi 22 Décembre 2003




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